Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
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29 septembre 2006

74 - Ubuntu

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Vendredi 29 septembre 2006

En écoutant France Inter ce matin, j'ai découvert un mot ou plutot un concept nouveau que je souhaite partager avec vous: l'Ubuntu, ou comment se dire "J'existe car vous existez". C'est une manière intéressant de donner un sens à nos existences.

Ubuntu est une idéologie venant de l'Afrique Noire qui s'articule autour des relations et des obligations des Hommes les uns envers les autres. Le mot trouve son origine dans les langues bantoues de l'Afrique du Sud. Il recouvre un concept très général qui, bien que n'ayant pas d'équivalent en français, est parfois traduit par : « humanité aux autres ».

Une définition commune en donne pour sens « la qualité inhérente au fait d'être une personne parmi d'autres personnes ». Le terme ubuntu est souvent lié au proverbe « Umuntu ngumuntu ngabantu. » signifiant approximativement : « Je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes. », ou d'une manière plus littérale : « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. ».

En d'autres termes, l'idée d'ubuntu est celle d'une incitation réciproque, d'un partage qui construit mutuellement les êtres.



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25 septembre 2006

73 - Ils arriveront quand-même...

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Lundi 25 septembre 2006

Article trouvé sur l'excellent blog de Michel Moine

A Monsieur Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur,

A Messieurs les ministres de l’intérieur de l’Union Européenne,

L’une de vos préoccupations aujourd’hui semble être d’endiguer le flux ininterrompu des réfugiés économiques qui assiègent les frontières de l’Union Européenne, réfugiés qui, pour beaucoup, viennent d’Afrique noire. Nous savions depuis longtemps que la pression était forte et des milliers de cadavres balisent déjà les routes du désert quand les vieux camions rendent l’âme, le détroit de Gibraltar quand coulent les frêles embarcations, ou les autoroutes d’Europe quand on oublie d’aérer citernes ou conteneurs où ils voyagent.

Qu’une route se ferme, une autre s’ouvre... et il va en être ainsi pour longtemps !

Vous pouvez bien affréter ces humiliants charters de « retour au pays » qui blessent profondément l’âme hospitalière africaine, elle qui garde mémoire d’avoir été convoquée pour défendre la mère patrie,

Vous pouvez bien mettre une troisième rangée de grillage à Ceuta et Mellilla (Que faisons-nous encore là-bas ?) ou faire disparaître le camp de Sangate,

Vous pouvez bien organiser des reconduites aux frontières sous les feux des caméras de télévision, cela rassurera peut-être vos opinions publiques mal informées, mais cela n’arrêtera pas l’arrivée des réfugiés économiques.

Ils arriveront quand même parce que les gouvernements français et européens n’ont jamais vraiment souhaité que les paysans d’Afrique de l’Ouest (80% de la population) puissent vivre du travail de leur terre. Vous refusez d’acheter leurs produits à un prix rémunérateur qui leur donne la possibilité de rester chez eux. Vous refusez d’investir dans l’agriculture familiale qui seule peut fixer les populations chez elles. Vous avez toujours préféré distribuer de l’aide déstructurante quand il est trop tard et que les plus faibles sont déjà morts. Vous préférez apporter une aide tardive avec vos stocks d’invendus transportés à grands frais, plutôt que de créer un environnement qui permette aux paysans africains de développer leurs propres productions et leurs propres stocks. Vous déstabilisez leurs marchés avec les faux prix du pseudo marché mondial, que vous bricolez à votre guise (par des subventions ou du dumping). Et vous annoncez à tous cette nouvelle soit-disant vérité : Commerce ultra-libéral = développement. Alors que nous voyons chaque jour que cette recette ne fait qu’enrichir les riches et appauvrir les pauvres...

Ils arriveront quand même parce que vos collègues chargés du développement l’ont trop souvent réduit à des aides budgétaires ou à des prêts ponctuels favorisant des régimes corrompus à la tête d’États où règnent le non-droit, la corruption et le racket permanent des plus faibles. Peu de chances alors de voir les plus jeunes se motiver dans un tel environnement. Ils veulent venir en Europe, et ils viendront.

Ils arriveront quand même parce que, quittant la campagne, ces jeunes ne trouvent dans les villes sous-équipées ni travail, ni considération, ni perspectives d’avenir. Les quelques emplois qui existent sont déjà aux mains d’une minorité qui se les réserve. Restent les seuls chemins de l’aventure que "TV5 monde" fait briller à leurs yeux. Ils rêvent de l’Europe.

Ils arriveront quand même parce que finalement vous en avez besoin dans l’agriculture (légumes, fruits et primeurs) parce que la grande distribution, en écrasant les prix, ne permet pas de salarier normalement ceux qui produisent et récoltent, dans le bâtiment, parce que les contrats de sous-traitance de nos grands groupes BTP, s’ils favorisent la création d’importants bénéfices, ne permettent pas non plus de rémunérer normalement la main-d’oeuvre de ce secteur, et parce qu’il faudra bien remplacer l’importante génération du « baby-boom » qui commence à prendre sa retraite.

Quand la communauté européenne prendra conscience que le monde a besoin de toutes les agricultures du monde,

Quand la communauté européenne décidera qu’il est juste et bon que l’Afrique protège ses filières de productions naissantes (agricoles et autres) pour parvenir à la souveraineté alimentaire,

Quand la communauté européenne ouvrira vraiment ses marchés aux productions de l’Afrique sub-saharienne pour qu’elle devienne enfin solvable,

Quand la communauté européenne renoncera à imposer ses Accords de Partenariat Économique (APE, qui sont en fait des accords de libre-échange) qui vont ruiner ce qu’il reste encore de production locale et appauvrir un peu plus les États africains,

Quand la communauté européenne cessera de soutenir les " démocratures " africaines, Alors, Monsieur le ministre, Messieurs les ministres, alors seulement, peut-être, la pression sera moins forte à vos frontières.

Bon courage !

Jacques LACOUR, père blanc,

Koudougou, Burkina Faso, le 5 avril 2006




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22 septembre 2006

72 – Imagine

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Vendredi 22 septembre 2006

J’essaye souvent d’imaginer à quoi ressemblerait la société qui est la notre si le racisme disparaissait, si le communautarisme se réduisait à des communautés de pensées, d’idées, qui se confronteraient sainement au sein de débats dépourvus de préjugés. Vivrions-nous différemment? Qui seraient ceux qui verraient les obstacles disparaitre? Qui seraient ceux devant qui de nouveaux obstacles se lèveraient? Notre société serait-elle plus égalitaire, plus juste? Saurions-nous enfin profiter des opportunités qu’offre la diversité? Quelle serait notre vision de notre histoire? Cela permettrait-il de faire des avancées significatives dans les relations internationales? Que deviendrait l’économie dite mondialisée? La justice et l’humanisme traverseraient-ils les frontières? Quelles frontières d’ailleurs? Auraient-elles encore un sens?

Bref, plein de questions sur un rêve qui semble si loin! Une idée?




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19 septembre 2006

71 - Ce n'est pas si loin...

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Mardi 19 septembre 2006

Si aujourd'hui, lorsqu'on n'est pas de type indo-européen, il est si difficile de se faire une place dans la société, autant sur le plan professionnel que sur le plan de la représentation politique, c'est certainement dans l'histoire récente que l'on trouve les origines d'un tel rejet. Un dernier "sondage" mentionnait encore qu'un francais sur trois se dit raciste. Comment inverser la vapeur? Peut-être en sachant regarder ceci pendant 53 minutes et en se disant "plus jamais!"




Zoos humains
Vidéo envoyée par hopto

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15 septembre 2006

70 - Vous avez écrit nègre?

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Lundi 18 septembre 2006

Vos commentaires du week-end m'amènent à nuancer les propos énoncés ci-dessous. En effet, il semble que d'autres versions du logiciel MS-Word aient un comportement différent de celui que je décrit. Ceci étant dit, je ne voulais, par cet exemple certainement maladroit, que pointer du doigt l'aspect profondément inhibant de certains mots qui portent en eux un passé que l'on préfère trop souvent ignorer.


Vendredi 15 septembre 2006

Cela fait longtemps que je souhaite traiter des tabous du vocabulaire, révélateurs de l'inconscient. J'ai déjà essayé dans le billet "Jeux de mots" en prenant soin d'éviter le pire de tous, le mot nègre. En effet, je ne pense pas qu'un petit article sur un blog puisse faire exhaustivement le tour de toute l'histoire et de tous les tabous attachés à ce maudit mot.

Aussi ai-je choisi de regarder ce mot aujourd'hui à travers la lorgnette des utilisateurs de Microsoft Office, et plus spécifiquement du traitement de texte Word. Une fonctionalité de l'outil est de détecter automatiquement les mots mal orthographiés et de les souligner en rouge pour attirer l'attention de l'utilisateur. Celui-ci peut ensuite positionner le pointeur de sa souris sur les mots soulignés puis, en faisant un "click-droit", consulter une liste de mots proposés pour les remplacer, ceux-ci appartenant au dictionnaire de l'application. Le principe est simple: Word compare chaque mot saisi avec ceux de son dictionnaire et souligne ceux qu'il n'a pas trouvés. Le corollaire de ceci est que les mots non soulignés sont tous dans son dictionnaire.

Cette petite explication donnée, je vous propose de taper la phrase suivante en prenant soin d'ecrire le mot negre sans l'accent grave:

On notera que le mot, mal orthographié, se trouve bien souligné. Voyons maintenant les mots proposés par l'application pour le remplacer:

Le mot nègre correctement orthographié n'est pas proposé. On peut supposer qu'il ne fait pas partie du dictionnaire. Pourtant, si l'on écrit correctement le mot avec son accent grave, le mot se retrouve accepté et n'est plus souligné:

Troublant, non? Même Billou ne veut pas y toucher!



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14 septembre 2006

69 - E.T. nous observe – (8/8) Inclusion ou Exclusion?

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement
3 - Captifs!
4 - Toi, t’es pire que moi!
5 - Rencontre du 3eme type
6 - Seuls ou ensemble?
7 - Osons!


Jeudi 14 septembre 2006

Notre petite histoire se termine. On peut imaginer que nos amis reviennent transformés de leur aventure, même si un tel récit ne peut exister qu’en rêve.
On voit ici le lien sournois qui lie les concepts d’inclusion et d’exclusion, concepts se nourrissant mutuellement. Pour rejeter, il faut s’inclure auparavant, mais on peut aussi s’inclure par rejet ce qui fut le cas de nos cobayes.

Dans la vie de chacun, nous vivons des inclusions par étapes successives.

Notre premier cercle est notre cellule familiale, protectrice et connue. Puis ce cercle s’élargit au voisinage, à la région, au pays, au fur et à mesure que l’on prend conscience de notre identité. A chaque phase, le sentiment d’appartenance s’accompagne de l’identification, de la mise en évidence et du rejet des différences. Cela peut être l’accent, la cuisine, la culture, la langue, les croyances et bien entendu, la couleur de peau. Lorsque le processus d’élargissement s’arrête la, il s’associe a un rejet que l’on appelle xénophobie, nationalisme ou même racisme. Il est donc nécessaire de prendre du recul, ou de l’altitude en ce qui concerne notre histoire, pour réaliser la dernière étape, en peu comme une caméra qui s’élèverait jusque dans l’espace. Allez donc regarder la terre en partant de chez vous sur Google Earth, puis en faisant un zoom out. Je trouve l’image significative.


Tour du monde
Vidéo envoyée par Titophe

De plus, la terre est très belle.



fin

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13 septembre 2006

68 - E.T. nous observe – (7/8) Osons!

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement
3 - Captifs!
4 - Toi, t’es pire que moi!
5 - Rencontre du 3eme type
6 - Seuls ou ensemble?



Mercredi 13 septembre 2006

Après quelques instants de flottement, nos amis terriens conviennent que la situation, quelque incroyable qu’elle soit, ne dépend que d’eux pour évoluer de façon favorable. Du moins, le moins défavorablement possible, compte tenu du peu de moyen a leur disposition.

Ce constat établi, ils décident d’un commun accord d’essayer d’en savoir plus sur le sort qui leur est réservé dans le cadre des fameuses expériences évoquées par Sirprus. Kémi sera celui qui rétablira le contact.

Kémi (regardant en l’air) : «Holà! Nous souhaiterions nous entretenir de nouveau avec Sirprus
Quelques secondes s’écoulent avant que le haut parleur ne fasse entendre sa voix métallique, supposée être le reflet de celle de notre alien.
Sirprus : «Vous avez demande à me parler? J’arrive!»
Tous ensembles: «Non! Non! Pouvons-nous dialoguer sans avoir à partager cette pièce?»
Sirprus (surpris ;-) : «Pourquoi donc?»
Tous se regardent et finalement Robert prend la parole.
Robert : «C'est-à-dire que l’odeur que vous véhiculez nous empêche de vous parler sereinement. Vous comprenez?»
Sirprus n’étant pas informé des spécificités du sens olfactif humain ne cherche finalement pas à polémiquer.
Sirprus : «Oh! Je m’excuse! Nous pouvons bien entendu dialoguer sans contact physique, cela vous convient-il?»
Kémi (dans un souffle) : «Oui, nous vous en remercions. Voici l’objet de notre contact. Nous souhaiterions connaître la nature exacte de l’expérience dont nous sommes l’objet.»
Sirprus : «La question est délicate, car l’expérience repose entièrement sur le fait que vous soyez naturels»
Jean-Marie : «Sans en dévoiler tous les aspects, pouvez-vous au moins nous dire si nous sommes supposes survivre a celle-ci?»
Sirprus : «Quelle question! Mais bien entendu! Notre civilisation respecte bien trop la vie sous toutes ses formes! Notre expérience n’est qu’une observation! Il ne nous est pas possible de supprimer la moindre expression de vie, quelle qu’elle soit.»
Robert (ragaillardi) : «Pouvons-nous espérer retourner un jour sur notre chère planète?»
Sirprus : «Cela va sans dire! C’est en vous connaissant mieux que nous vous réintroduirons dans votre milieu naturel, tout simplement»
Kémi : «Pouvons-nous savoir quand?»
Sirprus : «Très rapidement, notre expérience est bien avancée.»
Instinctivement, nos trois humanoïdes exilés, tout souriants, se sont pris par les épaules tant leur soulagement est grand. Voyant cela, Sirprus comprend que les conditions expérimentales ont faussé l’expérience en modifiant les données initiales. La fin est proche.
Sirprus : «J’ai besoin de correspondre avec mon peuple de toute urgence. Je reprends contact avec vous dans quelques instants»

La joie a remplacé l’angoisse. Une excitation règne même au sein de notre petit groupe qui s’embrasse et se congratule. Ils réalisent soudain vivre ensemble une expérience humaine unique, au nom de l’humanité toute entière. Leur infortune d’il y a quelques heures s’est transformée en une aventure exaltante que chacun souhaite vivre pleinement. Ils attendent donc avec impatience le prochain contact.



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12 septembre 2006

67 - E.T. nous observe – (6/8) Seuls ou ensemble?

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement
3 - Captifs!
4 - Toi, t’es pire que moi!
5 - Rencontre du 3eme type


Mardi 12 septembre 2006

Quelques minutes s’écoulent sans qu’un mouvement, sans qu’une parole ne vienne rompre la stupeur qui règne dans la pièce. Robert, le premier, brise le silence en se mettant doucement à pleurer. Il chuchote une complainte dans la langue de son village, mi-poème, mi-chanson. Kémi et Jean-Marie le regardent et l’écoutent, et trouvent tous deux cette manifestation de la nature humaine comme rassurante et apaisante.
La voix mal assurée, les larmes à l’ œil, Kémi demande :
Kémi : «Ne sommes-nous pas en train de rêver?”
Jean-Marie : «Dans ce cas, nous faisons le même cauchemar”
Robert : «Mais ce n’est pas possible! Comment ont-ils fait?”
Kémi : «Avez-vous entendu la même chose que moi? Ils nous ont choisis pour faire une expérience?”
Jean-Marie : «Oui, comme sur des animaux de laboratoire…”
Robert : «Mais qu’allons-nous devenir?”
Jean-Marie : «Je n’ose imaginer les souffrances qui nous attendent.”
Kémi : «1 million de kilomètres! S’évader n’est même pas envisageable. Et avez-vous senti son odeur? J’en ai encore la nausée.”
Robert : «Nous n’allons quand même pas rester sans rien faire en attendant que l’on nous découpe en morceaux!”
Kémi : «Que pourrions-nous bien faire? Leur puissance semble infinie comparée a notre désarroi!”

Derrière le miroir, Sirprus va de surprise en surprise. Son apparition a brutalement calmé l’atmosphère jusqu’ici électrique. Le groupe, alors en plein conflit, se retrouve bizarrement soudé et calme, voire même constructif a la recherche de solutions la ou, effectivement, en trouver une est un véritable challenge. En voulant résoudre un mystère, en aurait-il découvert un second?
Il est l’heure du premier rapport que Sirprus doit faire au gouvernement d’Elbmesne. Dans la salle de télépathie règne une effervescence inhabituelle. Egas, le plus ancien, apparaît mentalement au centre de la pièce.
Egas : «Comment se déroule la mission, Sirprus?”
Sirprus : «Tout a bien commencé, Egas. Les spécimens prélevés, mis en présence, ont immédiatement entamé la réaction recherchée. Sans se poser la moindre question, ils ont tous, sans exception, conclu que leur problème était lié à leur congénère reflétant une longueur d’onde différente. Les deux individus reflétant du sombre, pourtant si différents l’un de l’autre, se sont immédiatement ligués contre celui appelé Jean-Marie. Jusque la, l’expérience montrait sans aucun doute que seule cette longueur d’onde semblait associer les sujets en groupes solidaires.”
Egas : «Jusque la? L’expérience aurait-elle échoué?”
Sirprus : «Pas vraiment échoué Egas, mais la réaction s’est très vite amplifiée. Pour ne pas perdre le contrôle sur le système qui devenait instable, j’ai du intervenir et informer les sujets de leur prélèvement.”
Egas : «Donc vous avez eu un contact physique avec les spécimens?”
Sirprus : «C’est exact Egas. Suite à ce contact pourtant très bref, la réaction s’est immédiatement arrêtée. Elle semble ne plus vouloir redémarrer.”
Egas : «Que comptez-vous faire maintenant?”
Sirprus : «Je vais attendre jusqu'à ce que les individus réclament un nouveau contact. J’aviserai en fonction du message qu’ils me feront passer.”
Egas : «Très bien, tenez-moi informé de tout nouvel évènement. A bientôt.”


L’image mentale d’Egas disparue, Sirprus se demande bien ce que le prochain contact lui réserve.



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11 septembre 2006

66 - E.T. nous observe – (5/8) Rencontre du 3eme type

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement
3 - Captifs!
4 - Toi, t’es pire que moi!



Lundi 11 septembre 2006

Figés, nos protagonistes assistent à une apparition digne de leurs pires cauchemars. Une forme suante, entre la pieuvre et l’huître sans coquille, mais de taille humaine, avance dans leur direction dans un bruit de «glouglous» écœurant. De plus, l’odeur pestilentielle qui a envahi la pièce les place dans un état de malaise épouvantable. Inconsciemment, ils se rapprochent les uns des autres en conservant le silence.

La forme s’arrête à quelques mètres d’eux et semble les observer. Apres un silence pesant, un haut parleur se met à diffuser une voix métallique.
La voix : «Bonjour, je m’appelle Sirprus, représentant la planète Elbmesne. Je suis connecté mentalement au diffuseur sonore qui vous parle. Nous avons découvert votre planète il y a déjà bien longtemps, ainsi que toutes les formes de vie qui la peuplent. Je suis en charge de l’étude de l’espèce à laquelle vous appartenez et que vous appelez espèce humaine. Afin de parfaire notre connaissance, nous avons du procéder a un prélèvement de population et vous avez étés sélectionnés d’après des critères relatifs a nos expériences en cours. Vous vous trouvez actuellement dans un vaisseau distant de la Terre d’environ 1 million de vos kilomètres. Je vous demanderai de veiller à ne pas détruire l’environnement aménagé spécialement pour votre survie.»
La terreur est telle dans l’esprit de nos «humains» qu’aucun d’eux ne semble capable de la moindre réaction. Ne voyant venir aucune question, Sirprus poursuit :
Sirprus : «Si vous souhaitez entrer en contact avec nous, il vous suffit d’appeler, des microphones placés dans cette pièce nous permettront de vous entendre.»
Sans autre explication, Sirprus se retire et la porte se referme.

Nos personnages se retrouvent bizarrement tous les trois assis et serrés dans le même fauteuil, le cœur au bord des lèvres et le regard vague.



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08 septembre 2006

65 - E.T. nous observe – (4/8) Toi, t’es pire que moi!

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement
3 - Captifs!



Vendredi 8 septembre 2006

Silencieusement, chacun se dirige vers un salon accueillant et s’assied dans un fauteuil moelleux. Sans cesser de s’observer, nos amis se demandent bien comment ils vont se sortir de ce guêpier.
Le plus jeune des trois, Kémi, est aussi le plus impulsif. Les idées se bousculent à une vitesse folle dans sa tête. Il pense très vite avoir compris la situation. Pour lui, Jean-Marie a tout orchestré et prépare un coup médiatique dans lequel il recherche le soutien de personnes noires et connues. Afin de l’obtenir, il n’a pas hésité à recourir à l’enlèvement puis au chantage qui ne devrait pas tarder. Quel salaud !
Jean-Marie, quant à lui, cherche encore dans ses déclarations récentes ce qui aurait pu provoquer un tel déchaînement de la part des organisations noire les plus radicales. Car pour lui, aucun doute n’est permis. Les deux individus qui lui font face sont de mèche et vont régler son sort sous peu.
Kémi : «Vous croyez vraiment que vous pourrez, comme vos ancêtres esclavagistes, nous soumettre a votre bon vouloir ? Ne comptez pas sur moi !»
Jean-Marie : «De quoi parlez-vous? Quels esclavagistes? Et si vous entrez sur ce terrain, sachez que les premiers à capturer des esclaves noirs étaient noirs eux aussi! Alors, ne comptez pas sur moi non plus pour me sentir coupable de quoi que ce soit!»
Robert : «Non mais il se croit ou, la face de craie? J’ai libéré mon pays de l’occupation blanche et j’ai du en oublier un! Tu ne perds rien pour attendre!»
Jean-Marie : «Mais je n’ai rien à voir avec ton pays! Je suis Français, moi, et fier de l’être!»
Robert : «Fier? Fier d’avoir aliéné et pillé le peuple noir durant des siècles?»
Kémi : «Laisse tomber! Tu ne vois pas qu’il regrette que ce soit fini?»
Jean-Marie : «Parce que moi, j’ai pillé le peuple noir? Et le peuple noir, que fait-il aujourd’hui si ce n’est d’envahir MON pays afin de profiter de tout ce qu’il est incapable de faire chez lui?»
Robert : «Et tu sais pourquoi il en est incapable?»
Jean-Marie (le sourire aux lèvres) : «Ca doit être génétique, demandes au sorcier de ton village!»
Kémi : «Dis donc espèce de raciste! Tu veux faire croire ca à qui? C’est à cause des blancs si l’Afrique est dans cette situation!»
Robert : «Ah! Mon fils! Dans mes bras!»
Jean-Marie : «Ca suffit! Les premiers esclaves étaient blancs! Ce sont tes ancêtres mahométans qui en faisaient le commerce!»
Kémi : «Discours tellement facile! Ils avaient certainement de bonnes raisons de s’en prendre aux blancs! Votre barbarie était déjà réputée à l’époque!»
Jean-Marie : «Qui traites-tu de barbares? Vous avez investi les banlieues de nos belles cités et y avez instauré un retour à la sauvagerie! On peut nous rabattre les oreilles tant que l’on veut, mais des études très sérieuses, gardées secrètes, montrent le lien entre cette délinquance d’un autre âge et les origines ethniques des populations qui s’y adonnent! Et, en parlant de barbarie, ton voisin n’est pas mal non plus!»
Kémi : «Comment osez-vous corréler une délinquance sociale avec des caractéristiques purement ethniques? La férocité blanche n’est pas révolue, me semble-t-il! Si vous accueilliez plus dignement mon peuple, rien de tout cela n’arriverait!»
Jean-Marie : «Ah! Parlons-en d’accueil! Tu crois que les blancs sont mieux accueillis dans le pays de monsieur?» Il désigne Robert. «Nous vous accueillons avec des allocations familiales quand chez lui ils choisissent des machettes!»
Robert : «Ca coute moins cher! Et ca fait oublier le reste…»

Sirprus jubile! La restitution exacte du spectre lumineux de la lumière du jour a permis de recréer les conditions de filtrage des longueurs d’ondes a l’origine du phénomène inexpliqué. Et cela fonctionne, les dysfonctionnements relationnels dépassent même ses attentes. Sur Elbmesne, lorsque l’on jubile, l’enveloppe corporelle se couvre d’une pate gluante, manifestation du sourire. Sirprus "glute" depuis plusieurs minutes lorsqu’il réalise que la situation risque de dégénérer et de tourner au pugilat. Il est temps d’intervenir.

Kémi tourne brusquement la tête, provoquant le silence des deux anciens. La poignée de la troisième porte est en train de tourner. Soudain, une insupportable puanteur envahit la pièce alors que tournent les gonds… Qui s’annonce de la sorte?



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07 septembre 2006

64 - E.T. nous observe – (3/8) Captifs!

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Episodes précédents:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses
2 - L'enlèvement


Jeudi 7 septembre 2006

Robert, le premier, ouvre l’œil. Des chants d’oiseaux diffusés en sourdine lui laissent penser que le soleil a du se lever depuis déjà un bon moment. Son regard balaye le plafond qui semble avoir pris de l’altitude depuis la veille. Intrigué, il relève la tête et constate avec stupeur qu’un lit avoisine le sien, dans lequel dort… UN BLANC! Quelques secondes suffisent pour qu’il se mette à hurler en appelant sa sécurité rapprochée, ce qui a pour seul effet de réveiller ce voisin inattendu.
Jean-Marie, trop brusquement sorti de sa torpeur, sent son cœur tambouriner violemment sur ses tempes. La première image qui suit ce réveil brutal est celle d’un noir d’à peu près son âge qui hurle, assis dans un lit jouxtant le sien en le fixant avec un regard plein de peur et de haine. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se retrouve lui aussi dans la même position et dans le même état. Bref, autant dire que la nuit est terminée pour Kémi.
Le tableau offert à Sirprus dépasse ses espérances, bien qu’il craigne qu’un excès de stress ne vienne polluer l’expérience.
Kémi, le premier, reconnaît Jean-Marie et se pince pour s’assurer qu’il n’est pas encore en train de dormir. Vérification faite, il se décide à entamer une phase de clarification en posant la question : «Mais que faites vous dans ma chambre ?»
Jean-Marie : «Je vous retourne la question, que faites vous ici ?»
Robert : «C’est un coup d’état ! J’avais interdit à tout blanc l’entrée dans mon palais !»
Kémi : «Quel palais ? De quoi parlez-vous ?»
Chacun scrute enfin la pièce et prend conscience de l’incongruité de la situation. Un long silence accompagne les regards dubitatifs. Jean-Marie reprend la parole.
Jean-Marie : «C’est une plaisanterie ! Quel est l’imbécile qui n’a rien trouvé de mieux que de me transporter à côté de deux nègres?»
Robert et Kémi : «Quoi ? Tu nous insultes en plus, sale blanc!»
Jean-Marie : «Oh ! Vous les négros, vous ne perdez rien pour attendre! Et dites-vous bien que quelques soient vos plans, vous avez perdu d’avance!»
Robert : «Dis-donc cochon gratté, tu te crois encore au temps des colonies ? Sais-tu que tu t’adresses à un président?»
Jean-Marie : «Président, tu parles! Si tu es à ce poste, c’est parce que ca doit bien arranger quelqu’un, c’est tout!»
Kémi : «Ca suffit!» (S’adressant à Robert) «Il veut certainement se trouver deux esclaves par nostalgie, mais il est tombé sur les mauvais numéros!» Puis se tournant vers Jean-Marie: «Ton monde est révolu! L’heure de ton jugement est proche, tu payeras pour tous les crimes de tes ancêtres!»
Jean-Marie: «Mais de quoi parlez-vous ? Ne croyez pas que c’est moi qui vous ai amenés ici!»
Robert et Kémi: « … ?»
Tous se lèvent pour arpenter la pièce. Aucune fenêtre ne donne sur l’extérieur, mais trois portes tendent leurs poignées à nos captifs. Afin de ne pas se toucher, chacun se dirige vers l'une d'elles. Robert ouvre la sienne qui donne sur une magnifique salle de bains, soigneusement fournie en linge de toilette. La porte ouverte par Jean-Marie est celle de toilettes spacieuses sentant très fort le désodorisant. Celle de Kémi refuse de s’ouvrir.
En constatant cela, chacun observe les deux autres avec suspicion. Qui détient les clefs? Une explication est nécessaire.



>>> La suite

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06 septembre 2006

63 - E.T. nous observe – (2/8) L’enlèvement

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Episode précédent:
1 - Les longueurs d'ondes mystérieuses

Mercredi 6 septembre 2006

Les objectifs de Sirprus sont clairs. Pour que l’expérience s’avère utile, il est nécessaire que la capture préserve l’intégrité physique et mentale des sujets observés. Afin de limiter au mieux le traumatisme, décision est prise de procéder au prélèvement durant le sommeil des spécimens choisis. Les instructions correspondantes sont communiquées au groupe action de la mission.

Ainsi, alors que chaque cible dort paisiblement dans son domicile respectif, elle est plongée dans une léthargie artificielle puis est téléportée dans le vaisseau. Les corps endormis sont réunis dans une pièce immense préparée à cet effet, déposés sur des lits parfaitement identiques à ceux de leurs propriétaires. L’endroit est meublé avec soin, de nombreux bibelots ainsi que des végétaux décorent agréablement le tout. Les murs sont ornés de miroirs gigantesques qui s’avèrent être des glaces sans tain, permettant une observation complète de l’espace ainsi créé jusque dans ses moindres recoins.

Laissant nos bienheureux dormeurs a leurs songes, l’équipe quitte la pièce afin d’attendre le réveil qui ne devrait pas tarder. Planté derrière la muraille de miroirs, Sirprus observe. La première phase de l’expérience peut commencer.

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05 septembre 2006

62 - E.T. nous observe – (1/8) Les longueurs d’ondes mystérieuses

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Mardi 5 septembre 2006

Perdu dans mes pensées, entre conscience et somnolence, je me suis surpris à faire un rêve étrange. La découverte récente d’une nouvelle exoplanète est certainement à l’origine de ce songe. Je vais essayer de vous le raconter.

Alors que l’humanité n’a pas encore les moyens technologiques de découvrir l’univers autrement que par des moyens détournés, d’autres formes de vie, loin de nous, sur la planète Elbmesne, ont réussi l’impossible: dépasser la vitesse de la lumière, toute relative, et partir explorer l’inconnu dans l'immensité intersidérale. Ils ont atteint la terre, planète passionnante de par la diversité des formes de vie qui pullulent à sa surface et dans ses océans. Une espèce semble pourtant se distinguer par sa capacité à s’organiser et à dominer les autres espèces. De longues observations ont même permis d’étudier cette population étrange, à la fois inventive, prolifique et déconcertante.


Un de nos visiteurs, Sirprus, est chargé de diriger ces observations afin d’éclaircir certains mystères. Il a découvert que l’espèce observée est munie de capteurs spécifiques (les yeux) lui permettant de distinguer certaines longueurs d’ondes (les couleurs), résultats des différentes réflexions et diffractions du flux lumineux émis par l’étoile la plus proche de la terre (le soleil). Son étude, scientifique et sociologique, a révélé un lien inexpliqué entre les comportements relationnels des individus et la longueur d’onde réfléchie par leur enveloppe (leur peau). Un tel phénomène intrigue au plus haut point le peuple de Elbmesne trop habitué à résoudre tous les problèmes.

Sirprus, lors de son dernier rapport, a été chargé par le gouvernement de Elbmesne de capturer quelques individus hautement significatifs afin de répondre à toutes ces interrogations grâce a une approche plus directe en laboratoire. Les équipes d’observation rapprochée ont finalement identifié 3 spécimens se distinguant particulièrement et offrant toutes les garanties de mettre en évidence ce phénomène étrange s’ils sont réunis: Robert, Jean-Marie et Kémi.



La capture est prévue pour le lendemain.

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