Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
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28 mars 2007

102 - Faire la paix avec notre passé

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Mercredi 28 mars 2007

Comment regarder notre histoire en paix?
Refuser de regarder ceci en face, c'est nous enchainerCliquez sur l'image pour l'agrandir



D'autres y sont pourtant bien arrivés...


Voilà un symbole fort de courage et d'abnégation!

Notre histoire: C'est en sachant la regarder en face que nous pourrons paisiblement nous retourner vers l'avenir, sans crainte de lui tourner le dos

Titophe



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22 mars 2007

101 - Humour: Iznogoud arrive, attention Calife!

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A n'importe quel prix...


Mais qu'est-ce qu'il pense?Ah! Mais c'est bien sur!

Même si celà nous mène à...





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15 mars 2007

100 - Au delà des lois – entre justice et injustices?

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Jeudi 15 mars 2007



C’est mon centième billet aujourd’hui. A l’heure d’un premier bilan, j’ai choisi de traiter du sujet complexe du sentiment de justice, et de l’opposer à son institution homonyme.

Ce blog, plus qu’une tribune, est un espace de réflexion et de partage. Bien qu’il m’arrive parfois de réagir à certains faits d’actualité, je préfère prendre du recul afin de mieux comprendre comment notre société a pu créer et alimenter le rejet de l’autre, comment nous en sommes arrivés à cette scission du monde. L’humanité aujourd’hui est injuste, les chances sont distribuées de façon parfaitement inégale et, cette inégalité est entretenue par une législation protectionniste de la part de ceux qui sont privilégiés.


Lorsque le sentiment d’injustice se heurte au cadre législatif de l’institution que nous appelons justice, il devient légitime de s’interroger. Et les injustices sont nombreuses. Elles se manifestent autant sur un plan local par des discriminations manifestes ou silencieuses, que sur un plan global lorsque les quatre cinquièmes de l’humanité se trouvent prisonniers d’un système économique dont les fondements sont avant tout le cynisme et reposent sur l’acceptation passive des populations dites «riches». Cette acceptation passive est le facteur déterminant pour permettre à ce système de perdurer. Cette acceptation passive est une manne pour ceux, très peu nombreux, qui profitent pleinement du système. N’oublions pas que, durant la dernière année, le nombre des milliardaires (en dollars) a progressé de 36%...

Nous avons donc un fossé grandissant entre le principe universel de justice, au cœur de la condition humaine, et les différentes institutions homonymes.
Une petite explication est nécessaire. L'institution que nous appelons "justice" est faite de lois, écrites et votées par la représentation nationale, ainsi que d'une administration les faisant appliquer. Ces lois s'attachent à corriger et à cadrer les manifestations déviantes. Par contre, cette institution n'est pas compétente pour traiter des raisons de ces déviances. Prenons l'exemple du racisme. L'institution judicaire saura traiter de tel ou tel cas de discrimination flagrante, car cela est prévu dans la loi. Mais en aucun cas, cette même administration ne pourra anticiper la déviance en traitant le mal à la source. L'intimité et le libre arbitre ne sont pas légiférables. Pourtant, le sentiment d'injustice ne peut être levé par la simple répréhension de l'acte. Ce sentiment restera présent tant que l'état d'esprit ayant permis l'acte le sera. C'est la limite entre l'action judiciaire et le sentiment de justice. On pourrait faire le même parallèle entre les lois sur l'imigration et l'injustice des situations de ceux qui s'y confrontent. "Etre né quelque part", comme le chante Maxime, est souvent la première des injustices.


Mon unique souhait est que chacun puisse s’affranchir des «modes» de pensées et réfléchir enfin, librement, au Pourquoi de toutes ces injustices. Que chacun puisse se sentir libre de se poser autant de questions qu’il est nécessaire. Notre société s’est enfermée dans des tabous inhibant toute remise en question. Le racisme, par exemple dans le contexte des discriminations à l’embauche, est dénoncé en tant qu’acte, mais aucun media de masse n’ose poser la simple question: Pourquoi ? Celle-ci nous entrainerait bien trop vite dans une logique culpabilisante. Regardons la petite vidéo ci-dessous et jouons le jeu, classique pour des enfants encore candides, du «Dis, Pourquoi?» répété autant que nécessaire.




  • 1. Le sujet mentionne que candidats arabes ou noirs on 3 fois moins de chances de décrocher un entretien que leurs homologues blancs. Pourquoi? --> Parce que les recruteurs ne souhaitent pas avoir d’employés arabes ou noirs.

  • 2. Pourquoi les recruteurs ne souhaitent-ils pas avoir d’employés arabes ou noirs? --> Parce qu’ils considèrent ces employés moins performants que leurs homologues blancs.

  • 3. Pourquoi les recruteurs considèrent-ils les candidats arabes ou noirs moins performants? --> Une réponse est envisagée dans ce reportage: Les clients de ces recruteurs pourraient faire défection si ceux-ci diversifient leur force de vente (ou disons les employés directement en relation avec ces clients).

  • 4. Pourquoi ces clients feraient-ils défection? --> Parce que ceux-ci ont un apriori négatif sur le fait d’être servis par des fournisseurs arabes ou noirs.

  • 5. Pourquoi est-ce négatif d’être servi par des fournisseurs arabes ou noirs? --> Parce que ceux-ci sont présumés être moins performants.

  • 6. Pourquoi des arabes ou des noirs seraient-ils moins performant? --> Parce que les clients (et certainement les recruteurs) le pensent.

  • 7. Pourquoi cette communauté de recruteurs/clients pensent-ils que des employés arabes ou noirs sont moins performants? --> Parce qu’ils n’ont jamais envisagé le contraire.

  • 8. Pourquoi n’ont-ils jamais envisagé le contraire? --> Parce que les circonstances, au cours de leur existence, les ont toujours portés à croire que arabes ou noirs sont moins performants que blancs.

  • 9. Pourquoi ces circonstances n’ont-elles pas permis de lever ces préjugés? --> Parce que la société occidentale a longtemps institutionnalisé la croyance en une certaine «supériorité blanche» qui justifiait des politiques esclavagistes puis coloniales.

  • 10. D’accord, mais ces périodes sont révolues aujourd’hui. Pourquoi ne pas remettre en question cette «supériorité blanche» ? --> Parce que le sujet est délicat.

  • 11. Pourquoi ce sujet est-il délicat? --> Parce que de traiter du sujet oblige à traiter aussi des pages d’histoires qui lui sont associées.

  • 12. Et alors, Pourquoi ne traite-t-on pas de ces pages historiques? --> Parce que le lien entre les individus et l’histoire est un lien chargé affectivement et émotionnellement. Une histoire controversée renvoie une image négative sur ceux qui se sentent les héritiers de cette histoire.

  • 13. Mais Pourquoi l’histoire de faits révolus renverrait-elle une image négative sur les acteurs d’aujourd’hui? --> Parce que les gens aujourd’hui s’associent et s’identifient à ceux qui les ont précédés et en qui ils aiment se reconnaître. Ainsi ils préfèrent regarder l’histoire de façon positive car cette image positive est celle à laquelle ils s’identifient. Ils vont donc développer un sentiment de culpabilité s’ils estiment descendre de la communauté blanche et développer un sentiment de victime s’ils descendent de la communauté arabe ou noire.

  • 14. Mais blancs, arabes ou noirs, ils ne sont aucunement coupables ou victimes de faits appartenant au passé! Pourquoi le seraient-ils? --> Ce n’est pas si simple. Bien que n’ayant pratiqué ou subi aucun acte de violence en relation avec les périodes historiques évoquées, ils portent toujours en eux l’esprit qui a conduit leurs ancêtres dans ces situations. Cet état d’esprit est en lui-même porteur de culpabilité ou de sentiment victimaire.

  • 15. Mais alors, c’est le serpent qui se mord la queue! Comment peut-on en sortir? --> Certainement pas par la force ni sous la contrainte. Le problème est finalement au cœur de l’intimité des individus et aucune loi ne peut changer un état d’esprit. Seuls le courage, le dialogue et la prise de conscience peuvent ouvrir une porte de sortie. Prise de conscience que les esprits sont bel et bien pollués par des préjugés tenaces, et cela à une échelle que personne n’a le courage d’évaluer. Une fois cette prise de conscience faite, le reste devrait venir plus naturellement.


Pour conclure, l’institution judicaire rencontrera le concept de justice lorsque chaque «Pourquoi?» deviendra légitime, lorsque la liberté de s’interroger ne se heurtera plus aux tabous d’une société qui se ligote. Ce centième billet confirme ainsi que la prise de conscience est loin d’être acquise. Le blog peut-il contribuer à cette prise de conscience? Je le crois.




A lire : Article du Nouvel Observateur Racisme à l'embauche : l'Etat
"conscient" des problèmes


Titophe

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06 mars 2007

99 - Laissez-les grandir ici !

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Mardi 6 mars 2007

Article trouvé sur le site du Nouvel Observateur aujourd'hui.


Plus de 300 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel ont parrainé une pétition nationale de RESF en faveur des sans-papiers à travers un court-métrage.

Manifestation à l'appel de RESF le 1er juillet 2006 à Paris (Sipa)
A six semaines de la présidentielle, le Réseau éducation sans frontières (RESF) a lancé lundi 5 mars une campagne et une pétition nationale contre l'expulsion des enfants scolarisés sans-papiers, baptisée "Laissez-les grandir ici!".
Un court-métrage a été réalisé à l'occasion par le Collectif des cinéastes pour les sans-papiers, visible dans 400 salles à partir de mercredi et dès lundi soir sur Internet.
"La place des enfants n'est pas dans les centres de rétention mais dans les écoles", a souligné Richard Moyon, porte-parole de RESF, lors d'une conférence de presse lundi soir à la Cinémathèque française, devant de nombreuses personnalités du cinéma dont Josiane Balasko, Costa-Gavras, Thomas Gilou ou Dominik Moll.
"Le métissage de la société française est une réalité en dépit de la démagogie véhiculée par la droite et l'extrême-droite", a souligné Richard Moyon. "Tous les gens présents dans ce pays ont le droit d'y vivre sans avoir à justifier de leur utilité dans la société ou de leurs ancêtres", a-il ajouté.
Le but de cette campagne est de créer un "vrai débat participatif" sur la place de l'immigré dans la société, selon RESF, qui souhaite que le film crée une "brèche définitive dans l'opinion publique".

Refusé par les salles multiplexes

Pour réaliser ce court-métrage, seize véritables enfants sans-papiers scolarisés, après l'accord de leurs parents, ont travaillé lors d'ateliers d'écriture au cours desquels ils ont raconté leur histoire et partagé leur expérience.
Un texte commun est né, mis en scène grâce à des gros plans sobres et poignants dont la question-clé est "Est-ce que c'est normal d'avoir peur quand on va à l'école?". Le court-métrage est réalisé par un collectif de cinéastes, tous membres du Collectif des cinéastes pour les sans-papiers, et premiers signataires de la pétition.
Principalement visible dans les réseaux arts et essai, le court-métrage a pour l'instant été refusé par les salles multiplexes, précise RESF. Il est en revanche disponible sur tous les sites Internet de partage (Google vidéo, MySpace...)
Juliette Binoche, Jane Birkin, Romane Bohringer, Yves Boisset, Rachid Bouchareb, Juan Luis Buñuel, Karin Viard, Régis Wargnier, Claude Miller ou Jacques Weber font partie des 352 premiers signataires de la pétition du Collectif des cinéastes pour les sans-papiers également disponible sur le site de RESF. (AP)





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