Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

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28 septembre 2007

129 - Racisme Institutionnel - (3) L’analyse du discours raciste

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Vendredi 28 septembre 2007

Troisième partie de l'article de Teun A. Van Dijk.

Chapitres précédents:
(1) Introduction
(2) Le racisme des élites



L’analyse du discours raciste



La plupart des études consacrées au racisme se focalisent sur la discrimination et l’exclusion, ou bien sur les préjugés et l’idéologie, mais ils ont tendance à ignorer le rôle fondamental joué par le langage dans la reproduction du racisme. Le débat et les mesures politiques, quel que soit leur objet, s’engagent sous forme d’écrits et de paroles, depuis les lois et la réglementation, les débats parlementaires, les délibérations du gouvernement et jusqu’aux programmes et à la propagande des partis. Les médias eux aussi opèrent de façon largement discursive, et cela inclut les images, les films et le multimédia. Cela vaut également pour la police et la justice, l’éducation et la recherche scientifique. Cela signifie que les élites symboliques sont d’abord des élites discursives. Elles exercent leur pouvoir par le verbe. Comment le racisme pourrait-il exister sans l’écrit et la parole ? Comment pourrait-on acquérir autrement les préjugés et les stéréotypes sur « les étrangers », alors que ces sentiments procèdent rarement de l’observation quotidienne et du commerce rapproché avec ceux-ci ? Et comment serait-il possible de partager en groupe ces certitudes qui engendrent la discrimination et l’exclusion ?
Il est donc essentiel d’étudier le racisme, et plus particulièrement le racisme des élites - mais également l’antiracisme - à partir d’une analyse détaillée de leurs pratiques discursives et de celles de leurs institutions. Une analyse fine s’impose d’autant plus que bien des manifestations du racisme des élites prennent une forme indirecte et subtile, comme c’est d’ailleurs le cas avec le sexisme. Il est donc nécessaire de procéder à une analyse du discours rigoureuse afin de montrer en quoi certaines pratiques institutionnelles relèvent de convictions racistes sous-jacentes, et pour comprendre pourquoi le discours raciste des élites peut avoir des effets particulièrement délétères sur l’opinion publique.
On a heureusement vu depuis vingt ans une forte poussée de l’analyse du discours en tant que discipline (scientifique) dans les lettres et les sciences sociales, et ce non seulement comme « méthode » pour mener une analyse plus approfondie des données à caractère discursif, mais également en tant que discipline « transversale » indépendante des discourse studies (voir à ce sujet Schiffrin, Tannen & Hamilton, 2001 ; van Dijk, 1997). Dans le cas de la linguistique, cela a permis par exemple que nous en sachions beaucoup plus sur l’usage du langage que la simple analyse des mots et des phrases en termes de grammaire, et que nous portions attention à un grand nombre de structures et de stratégies qui ont rapport avec l’écrit et la parole, tels que le degré de cohérence, la teneur générale des sujets traités, les formes schématiques, la structure argumentative et narrative, le style, la rhétorique, les actes de parole ou les stratégies de conversation. En psychologie, nous comprenons beaucoup mieux comment opèrent les processus cognitifs menant à la production et l’appréhension du discours, comment le discours est mémorisé et comment il nous informe. Dans les sciences sociales, l’intérêt pour les formes naturelles du discours et les événements communicatifs a conduit à un large mouvement d’analyses ethnographiques des formes et des conditions dans lesquelles l’écrit et l’oral opèrent dans l’interaction sociale et à l’extérieur des communautés. Les débats parlementaires, l’information, les échanges en classe et au tribunal, les manuels scolaires, les publications scientifiques, les conversations quotidiennes ont eux aussi fait l’objet d’études détaillées.
Ces développements de l’étude du discours permettent également une approche plus sophistiquée de l’analyse des pratiques racistes, et en particulier de celles des élites symboliques. Nous sommes maintenant à même d’étudier les changements subtils d’intonation ou de volume dans la parole, ainsi que les variations de syntaxe, les choix lexicaux, la sélection des sujets, les stratégies narratives, argumentatives et rhétoriques, tout cela afin de mettre à nu les préjugés sous-jacents des usagers du langage et des institutions qu’ils représentent. Et par delà de telles études du discours, nous sommes maintenant à même d’évaluer les effets de ces discours dans la sphère publique, parce que nous commençons à savoir comment ces discours sont reçus et compris, et comment les gens se forment des modèles mentaux et des représentations sociales partagés sur « les autres », comment se forment les préjugés et les idéologies.



... A suivre
Chapitres suivants:
(4) En Europe
(5) La structure du discours raciste
(6) La sortie du racisme


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27 septembre 2007

128 - Racisme Institutionnel - (2) Le racisme des élites

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Jeudi 27 septembre 2007

Suite de l'article de Teun A. Van Dijk.
A noter: En bleu, les points relatifs aux causes du racisme, à l'intime de chacun. En vert, les points relatifs aux manifestations du racisme, à ce que nous "traitons" en légiférant.

Chapitres précédents:
(1) Introduction

Le racisme des élites


Le racisme est un système de domination et d’inégalité sociale. En Europe, aux Amériques et en Australie, cela veut dire qu’une majorité (et parfois même une minorité) « blanche » domine des minorités non-européennes. La domination, définie comme l’abus de pouvoir par un groupe aux dépens d’un autre, est mise en oeuvre au quotidien par le biais des deux systèmes intriqués des pratiques sociales et des pratiques socio-cognitives. On constate d’un côté diverses formes de discrimination, de marginalisation, d’exclusion ou de pénalisation, et de l’autre, des préjugés et des croyances stéréotypées, des attitudes et des idéologies spécifiques, ces derniers pouvant être considérés comme les «raisons» et les «motifs» poussant à la discrimination, la marginalisation, etc. Certains discriminent parce qu’ils croient que d’autres sont, d’une manière ou d’une autre, des êtres inférieurs, qui ont moins de droits, et ainsi de suite.
Le discours est la pratique sociale qui fait le pont entre ces deux domaines du racisme. Le discours est lui-même une pratique sociale majeure parmi les autres, et il constitue presque l’unique pratique sociale des élites symboliques et des institutions : ce que les élites « font », elles le font à travers l’écrit et par la parole. Et en même temps, le discours est quasiment la seule manière d’exprimer et de reproduire les préjugés racistes dans la société : ces connaissances sociales sont généralement acquises par le biais des médias, des manuels et des conversations quotidiennes en famille, entre copains, entre collègues ou entre amis, conversations qui elles-mêmes ont été inspirées par ce qui a été vu à la télévision ou lu dans les journaux. Presque tout ce que les gens savent sur les pays non-européens, les immigrés et les minorités vient des médias, et cela vaut aussi pour leurs opinions et leurs attitudes, qui, à leur tour, constituent la base des pratiques sociales qui mènent à la discrimination et à l’exclusion.
Grâce à la résistance des minorités et à des pressions extérieures, certains agents de changement peuvent commencer à formuler des discours alternatifs au sein des élites politiques, médiatiques ou intellectuelles, et ces discours questionnent et critiquent à leur tour les discours et pratiques dominants. Dès que ces voix dissidentes ont accès aux vecteurs du discours public, elles peuvent encourager l’émergence de mouvements d’opposition, d’ONG, de partis et groupes de pression.
Mais il est clair alors qu’un changement systémique n’est envisageable que si la majorité dans la « direction » de l’élite politique, médiatique et intellectuelle adopte l’idéologie antiraciste des groupes dissidents, comme cela s’est passé aux Etats-Unis d’après la ségrégation, en Afrique du Sud après l’Apartheid, ou en Europe après l’Holocauste, pour ce qui est des formes les plus extrêmes du racisme et de l’antisémitisme.
Mais pour ce qui est des formes du racisme « moderne » qui prévaut maintenant dans les pays où les Européens (blancs) sont majoritaires, cette résistance antiraciste n’a jusqu’à présent joué qu’un rôle mineur dans la politique, les médias et les milieux intellectuels. On peut même affirmer que certaines formes de racisme progressent en Europe et aux Etats-Unis, parfois sous la forme d’un rejet des mouvements antiracistes, mais plus généralement à cause de l’augmentation réelle ou supposée de l’immigration.



... A suivre
Chapitres suivants:
(3) L’analyse du discours raciste
(4) En Europe
(5) La structure du discours raciste
(6) La sortie du racisme



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26 septembre 2007

127 - Racisme Institutionnel - (1) Introduction

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Mercredi 26 septembre 2007

J'ai trouvé sur le web une suite d'articles remarquables (vous avez vu? Le terme devient de plus en plus populaire!) d'un professeur à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone, spécialiste de l'étude discursive. Je me propose, dans les jours qui viennent, de publier une de ses études sous la forme de chapitres plus courts à lire et plus adaptés au mécanisme du blog. A la suite de différents échanges directs avec Teun, il a accepté cette publication. Je l'en remercie.

Cette étude s'appelle "Le racisme dans le discours des élites" et reprend, de manière brillante et clairement exprimée, la plupart des concepts et idées que je cherche vainement et maladroitement à faire passer sur cet espace. Quelle aubaine! Je vous souhaite une bonne lecture.

Par Teun A. Van Dijk

Les élites européennes sont racistes, et de longue date. Leur racisme ne se limite pas à de simples « mots » ou « idées », mais il constitue une pratique sociale envahissante et influente qui donne lieu, pour les minorités, à des formes concrètes d’inégalité ethnique et de subordination dans la vie de tous les jours.


Il y a de nombreuses raisons d’insister sur le racisme des élites, plutôt que sur celui des « classes populaires ». Premièrement, les élites prétendent constamment qu’elles n’ont « évidemment » rien à voir avec le racisme. Au contraire, les hommes politiques respectables, issus de partis démocratiques, les journalistes écrivant pour la presse à grand tirage, et même des universitaires de renom tendent à accuser d’autres catégories sociales de racisme, et particulièrement celles qui se trouvent à l’extrême droite et les habitants « peu éduqués » des quartiers populaires qui sont en contact direct avec les immigrants.
Deuxièmement, les préjudices et les comportements discriminatoires ne sont pas innés mais acquis, et leur apprentissage se fait principalement par le biais du discours public dominant. Ce discours, tel qu’il existe dans le débat politique, les articles d’information et d’opinion dans les journaux et revues, à la radio et à la télévision, dans les livres de classe et les publications académiques, est largement contrôlé par les élites. Si ce discours était systématiquement et majoritairement anti- ou non- raciste, il y a fort à parier que le racisme ne serait pas prévalent comme il l’est aujourd’hui. Les élites sont à beaucoup d’égards les gardiennes de l’ordre moral de la société ; ce sont elles qui donnent les bons ou les mauvais exemples de pratiques sociales.
Troisièmement, nous savons par l’histoire du racisme que diverses élites ont joué un rôle majeur dans la domination et l’oppression raciales. Le concept même de « race » a été inventé par des savants, tout comme la notion de « supériorité raciale », telles qu’elles prévalaient dans la littérature scientifique du dix-neuvième siècle, et une grande partie du vingtième. Le colonialisme, l’eugénisme, la ségrégation, l’Apartheid, l’Holocauste et le « nettoyage ethnique » sont des pratiques racistes dont se sont rendus coupables des hommes politiques respectables (du moins en leur temps), et qui furent légitimées par des journalistes, des intellectuels et des savants. Leurs discours firent leur chemin dans les romans, les films, les textes scolaires, et dans le « langage du bon sens » de la vie quotidienne. Chaque fois que nous sommes confrontés à des formes de « racisme populaire », celui-ci a déjà été largement suggéré par les élites, les dirigeants politiques et les médias, ou bien il alimente l’argumentation populiste afin de limiter l’immigration. Et finalement, là où les élites n’étaient (ne sont) pas activement impliquées dans la production de préjugés et de stéréotypes et de l’exclusion de l’Autre de leur domaine (en politique, dans les médias, à l’université), elles ne font pas grand-chose combattre le racisme populaire, alors même qu’elles ont les moyens de le faire.
Le racisme des élites est en premier lieu discursif. Les hommes politiques, les journalistes, les universitaires, les juges, les cadres d’entreprise agissent principalement par le langage : ils parlent et ils écrivent. Et c’est par le biais de leurs discours, tout aussi variés que dominants, qu’ils expriment et reproduisent leurs opinions, leurs idéologies, leurs programmes et leurs décisions politiques. Une déclaration d’une personnalité politique, un article d’opinion d’un grand reporter, un ouvrage écrit par un intellectuel célèbre peuvent avoir plus d’impact négatif que des milliers de conversations tendancieuses dans la rue, le bus ou au café.
La notion de « racisme institutionnel » recouvre l’ensemble des pratiques discursives organisées des élites, telles qu’elles sont représentées par les débats parlementaires, la presse, les textes administratifs, le discours tenu par les autorités, gouvernementales et municipales, ainsi que les manuels scolaires et universitaires. On risque fort, dans un traitement sociologique du racisme institutionnel, de faire abstraction des pratiques sociales individuelles pour ne parler que d’actes et de décisions d’organisations ou d’institutions. Mais il faut bien voir que les discours de ces institutions sont les produits individuels ou collectifs de leurs membres. Et qu’ils sont légitimés par l’hégémonie des élites. Le racisme d’une institution est à la mesure de celui de ses membres, et surtout de ses membres dirigeants. Nous ne réduisons pas pour autant le racisme à un préjugé personnel, mais nous souhaitons mettre l’accent sur le fait que les préjugés socialement partagés sont produits et reproduits de façon collective et collaborative par les membres de groupes sociaux à travers les discours institutionnels dans les domaines de la politique, des médias, de l’éducation, du savoir et de l’entreprise.




... A suivre

Chapitres suivants:
(2) Le racisme des élites
(3) L’analyse du discours raciste
(4) En Europe
(5) La structure du discours raciste
(6) La sortie du racisme


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21 septembre 2007

126 - Humanité

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Vendredi 21 septembre 2007

Comment définir le concept d’humanité ? Sommes-nous tous des humanistes ?

Voila quelques questions bien tordues.

Le thème du racisme est un prétexte, car c’est bien notre humanité qui m’intéresse.

Nous passons un très court séjour sur le chemin de la vie. Nous nous attachons à le définir et à l’orienter. C’est notre quête de sens durant toute notre vie.

Notre humanité, c’est notre conscience d’être, conscience d’exister dans un contexte qui nous dépasse dans toutes les dimensions. C’est la conscience d’être éphémères aussi. Cette conscience est un différentiateur et constituant majeur par rapport aux autres espèces.

Notre humanité, c’est aussi notre libre arbitre. Il détermine les directions que nous prenons sur ce chemin. Notre libre arbitre nous permet de nous transformer. Nous pouvons nous changer.

Notre humanité c’est aussi notre propension à vivre en société, à constamment devoir équilibrer notre besoin d’individualité et notre place dans la société. Nous avons besoin des autres pour exister en harmonie avec notre humanité. Lorsque cet équilibre fragile bascule, c’est notre humanité qui en pâtit.
En effet, trop d’individualisme nous laisse souvent seuls, peut-être ridiculement riches, mais seuls. Cette solitude n’est pas synonyme d’isolement, c’est plutôt un enfermement affectif. A la recherche d’un bonheur inconnu, nous nous perdons dans un non-sens. Notre humanité fait place à l’égarement.
Mais oublier notre individualité est aussi un égarement, car nous perdons notre libre arbitre, donc une partie importante de notre humanité aussi.

Notre humanité, c’est aussi notre unicité. Chacun de nous étant unique, notre diversité est en conséquence une composante fondamentale de notre humanité. Renier nos diversités, rechercher constamment la ressemblance, c’est ainsi nous éloigner de notre humanité, donc de nous-mêmes.

Notre humanité, c’est notre capacité à ressentir des émotions, à les transmettre, à communiquer. Le bonheur est un concept bien difficile à définir. Mais il se partage, c’est sa caractéristique principale.

Le lien qui nous relie tous les uns aux autres, c’est L’Humanité, sans laquelle notre humanité propre n’est rien. Voila notre plus grande richesse, celle que nous perdons souvent au profit d’une autre bien plus futile, bien plus éphémère. Car notre humanité ne meurt pas avec nous, elle se transmet et constitue un point de départ pour les générations suivantes.

Finalement, cette humanité, chacun l’appelle comme il veut. Dieu pour les religieux, la substantifique moelle ou le sens de la vie pour d’autres, peu importe. L’important est de comprendre que notre vie n’a d’autre sens que de s’en rapprocher constamment. Les formes sont multiples. Cette quête de sens permanente, c’est aussi la recherche d’harmonie entre conscience et inconscience. Recherche de paix intérieure.

Apres ce délire ésotérique, il convient, outre de se demander ce que j’ai bien pu fumer, de s’interroger sur les directions que l’on nous impose. Refuser de considérer l’Humanité comme un tout dans lequel chacun a une place essentielle, c’est un peu ce que l’on fait lorsqu’on décide qui peut se déplacer librement sur terre et qui ne peut pas. C’est ce que l’on fait lorsque l’on saucissonne le monde, en le hiérarchisant et en le rendant imperméable aux mouvements de notre diversité. Cette paix intérieure est bien compromise.

Finalement, accepter passivement le racisme, ignorer la communauté de nos chemins de vie dans notre histoire, c’est perdre notre humanité. Car ne nous leurrons pas, si chacun de nous porte son humanité, l’Humanité elle ne sera jamais qu’Une. A nous de faire en sorte qu’elle perdure… ou éclate. L’humaniste, c’est chacun d’entre nous qui a compris la place centrale qu’occupe son humanité.




Titophe

PS: Merci à Isa de m'avoir fait découvrir cette interview d'Edgard Morin qui parle d'humanisme. 4 minutes seulement.



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14 septembre 2007

125 - Retour à la loi du sang

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Vendredi 14 septembre 2007

Le Monde, 13 septembre 2007 : «(…)la commission des lois de l'Assemblée nationale a adopté un amendement autorisant le recours aux tests ADN lors de la délivrance des visas de plus de trois mois. »
Et oui, lorsqu’on baisse la garde, les vieux démons refont surface ! A force de considérer les autres peuples comme des pestiférés, après les avoir traités comme une espèce à part, nous ne nous offusquons plus de lire ou d’entendre que nos représentants avancent d’un pas supplémentaire vers l’immonde que l’on croyait avoir laissé derrière nous. N'oublions pas !!! Comme le dit si bien Firmin, « (…)nous n'avons pas tué les idées. Nous avons gagné du temps, c'est tout »

Adoption : Isabelle s’interroge aujourd’hui, et à juste titre, du sort réservé aux familles qui se considèrent comme unies par les liens indéfectibles de la filiation, bien que le cœur ait pris la place du sang dans cette démarche que l’on appelle l’adoption. Cette filiation ne résistera pas aux tests ADN et ce retour en arrière est inacceptable.

Nous devons nous interroger sur la société que nous voulons demain. Au nom d’un réalisme d'état derrière lequel on se cache, parce qu’un homme a eu un jour la malheureuse idée de dire « La France ne peut tout de même pas accueillir toute la misère du monde », devons nous vendre notre humanité sur l’autel du cynisme? N'oublions pas que c'est notre propre humanité que nous piétinons.

Il est plus que temps que cet « état de grace » cesse…



Titophe


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06 septembre 2007

124 - Kamikaze

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Jeudi 6 septembre 2007

J'ai trouvé le clip suivant sur le site de Frédéric Joli consacré à l'action humanitaire. Il s'agit du dernier titre du slameur Khalis , Kamikaze.
Je trouve son texte poignant, intelligent et humain. On se reconnait profondemment dans ses paroles, tout ce qu’il dit est universel et passe bien au-dessus des barrières communautaires. Bonne écoute.

Titophe





PS: Je vous recommande la lecture de ce billet de Firmin qui dit à peu près la même chose, mais avec les mots d'un grand père.

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04 septembre 2007

123 - Contraindre ou convaincre?

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Mardi 4 septembre 2007

Je sollicite aujourd'hui votre contribution. En effet, un dilemme oppose deux approches dans la recherche de solutions au racisme silencieux qui mine notre société.

Approche 1: Convaincre puis transformer
"L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l'amour le peut". (Martin Luther King)

La première, que je prône depuis quelques temps, consiste à considérer que le racisme ne se limite pas à des actes violents ou ostensiblement discriminatoires. Ceux-ci existent, c’est certain, et sont déjà couverts par une législation et donc réprimés. Le racisme est bien plus que cela, c’est un ensemble de préjugés qui affectent la subjectivité du très grand nombre. Cet aspect, qui fait appel à l’intime de chacun, ne peut faire l’objet d’une quelconque législation à moins de tomber dans la plus absurde négation de la liberté de penser. Pourtant, je reste convaincu que ce sont ces préjugés qui engendrent les actes discriminatoires, quels qu’ils soient. La loi doit être appliquée, je ne le conteste pas, mais je pense que cela n’est pas suffisant car seuls quelques actes seront sanctionnés, et de plus, l’état d’esprit les ayant conduits ne disparaît pas pour autant. Ainsi, changer les mentalités reste un travail de communication avant tout, dont l’objectif premier est de convaincre. La stratégie ici est de provoquer une prise de conscience puis d’assister à une transformation naturelle suite aux changements de mentalités.

Approche 2: Transformer puis convaincre
"Une loi ne pourra jamais obliger un homme à m'aimer, mais il est important qu'elle lui interdise de me lyncher." Martin Luther King

La seconde approche consiste à durcir l’appareil législatif et répressif afin de contraindre la société dans son ensemble. Les solutions envisagées sont diverses et variées, le CRAN pour sa part proposant des quotas et des traitements différents suivant l’appartenance communautaire des citoyens. L’exemple de la place des femmes dans la société et des combats qui ont été menés est souvent mis en avant. La stratégie à long terme restant la même, puisqu’il s’agit de changer les mentalités par l’exemple, même si celui-ci est amené de façon plus musclée. Par comparaison avec la première, il s’agit ici de transformer d’abord pour convaincre ensuite, même si les moyens mis en œuvre se heurtent paradoxalement à l’objectif égalitaire.

Bien qu’ayant clairement penché pour la première démarche, j’avoue comprendre la seconde. Le sujet mérite débat, c’est l’objet de ce billet.



Et vous, qu’en pensez-vous ?

Titophe


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