Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

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27 septembre 2007

128 - Racisme Institutionnel - (2) Le racisme des élites

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Jeudi 27 septembre 2007

Suite de l'article de Teun A. Van Dijk.
A noter: En bleu, les points relatifs aux causes du racisme, à l'intime de chacun. En vert, les points relatifs aux manifestations du racisme, à ce que nous "traitons" en légiférant.

Chapitres précédents:
(1) Introduction

Le racisme des élites


Le racisme est un système de domination et d’inégalité sociale. En Europe, aux Amériques et en Australie, cela veut dire qu’une majorité (et parfois même une minorité) « blanche » domine des minorités non-européennes. La domination, définie comme l’abus de pouvoir par un groupe aux dépens d’un autre, est mise en oeuvre au quotidien par le biais des deux systèmes intriqués des pratiques sociales et des pratiques socio-cognitives. On constate d’un côté diverses formes de discrimination, de marginalisation, d’exclusion ou de pénalisation, et de l’autre, des préjugés et des croyances stéréotypées, des attitudes et des idéologies spécifiques, ces derniers pouvant être considérés comme les «raisons» et les «motifs» poussant à la discrimination, la marginalisation, etc. Certains discriminent parce qu’ils croient que d’autres sont, d’une manière ou d’une autre, des êtres inférieurs, qui ont moins de droits, et ainsi de suite.
Le discours est la pratique sociale qui fait le pont entre ces deux domaines du racisme. Le discours est lui-même une pratique sociale majeure parmi les autres, et il constitue presque l’unique pratique sociale des élites symboliques et des institutions : ce que les élites « font », elles le font à travers l’écrit et par la parole. Et en même temps, le discours est quasiment la seule manière d’exprimer et de reproduire les préjugés racistes dans la société : ces connaissances sociales sont généralement acquises par le biais des médias, des manuels et des conversations quotidiennes en famille, entre copains, entre collègues ou entre amis, conversations qui elles-mêmes ont été inspirées par ce qui a été vu à la télévision ou lu dans les journaux. Presque tout ce que les gens savent sur les pays non-européens, les immigrés et les minorités vient des médias, et cela vaut aussi pour leurs opinions et leurs attitudes, qui, à leur tour, constituent la base des pratiques sociales qui mènent à la discrimination et à l’exclusion.
Grâce à la résistance des minorités et à des pressions extérieures, certains agents de changement peuvent commencer à formuler des discours alternatifs au sein des élites politiques, médiatiques ou intellectuelles, et ces discours questionnent et critiquent à leur tour les discours et pratiques dominants. Dès que ces voix dissidentes ont accès aux vecteurs du discours public, elles peuvent encourager l’émergence de mouvements d’opposition, d’ONG, de partis et groupes de pression.
Mais il est clair alors qu’un changement systémique n’est envisageable que si la majorité dans la « direction » de l’élite politique, médiatique et intellectuelle adopte l’idéologie antiraciste des groupes dissidents, comme cela s’est passé aux Etats-Unis d’après la ségrégation, en Afrique du Sud après l’Apartheid, ou en Europe après l’Holocauste, pour ce qui est des formes les plus extrêmes du racisme et de l’antisémitisme.
Mais pour ce qui est des formes du racisme « moderne » qui prévaut maintenant dans les pays où les Européens (blancs) sont majoritaires, cette résistance antiraciste n’a jusqu’à présent joué qu’un rôle mineur dans la politique, les médias et les milieux intellectuels. On peut même affirmer que certaines formes de racisme progressent en Europe et aux Etats-Unis, parfois sous la forme d’un rejet des mouvements antiracistes, mais plus généralement à cause de l’augmentation réelle ou supposée de l’immigration.



... A suivre
Chapitres suivants:
(3) L’analyse du discours raciste
(4) En Europe
(5) La structure du discours raciste
(6) La sortie du racisme



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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Salut Titophe,
connais-tu le site du comité de vigilance sur l'usage de l'histoire? Je le parcours de temps à autre, chez les historiens aussi on s'interroge (lire article sur la colonisation).
http://cvuh.free.fr

27 septembre, 2007 20:31  
Anonymous Anonyme said...

Un commentaire sans rapport avec ton post, mais qui pourrait donner un sujet de réflexion intéressant. Pour la 2è fois, le débat se pose en Allemagne au sujet au parti d'extrême droite : faut-il interdire le NPD ? Merkel refuse de lancer la discussion, car "elle avait fait trop de publicité au NPD la 1ère fois". Le serpent se mord-il la queue ?

28 septembre, 2007 05:01  
Blogger Titophe said...

Polly. J'ai une seulement quelques minutes pour consulter ton lien. Ca a l'air très intéressant! Il faudra que j'y retourne bientot. Question subalterne: Es-tu enseignante en histoire?

Zébu. A mon sens, la censure est pire que le mal qu'elle souhaite éloigner.

28 septembre, 2007 14:37  

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