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Sommaire de tous les billetsVendredi 4 mai 2007
Ca parait simple, et pourtant rien n’est plus délicat, fragile et instable qu’un château de cartes. J’ai souvent l’impression que ma position, dans le contexte de ce blog, est de devoir construire, retenir et protéger un tel édifice exposé aux quatre vents.

En effet, ce que certains appellent «l’antiracisme» n’est pas, à mes yeux, un combat partisan avec une place parfaitement définie pour chaque protagoniste. Au contraire, l’antiracisme est avant tout une attitude de rassemblement, pas de confrontation. C’est une attitude qui nécessite en même temps fermeté et souplesse, intransigeance et sens de l’équilibre.
Heurter les uns pour dire aux autres qu’ils ne sont pas seuls, c’est déjà une rafale sournoise sur les bases trop légères du château naissant. Que faire ? Limiter les rafales ou consolider les bases ?
La première option consiste à arrondir les angles tout en prenant le risque de transiger et de dénaturer les raisons mêmes du château. La seconde, qui a ma préférence, demande plus de temps et de patience. Chaque rafale doit être l’occasion d’apprendre et de rajouter, pierre après pierre, de la consistance et de la cohérence, toutes deux cimentant les fondations encore trop frêles.

Dans le billet précédent, j’ai mis en évidence un chiffre, 90%, représentant la proportion d’entre nous qui, consciemment ou non, sont acteurs ou figurants dans la grande tragédie du racisme. Ce que je n’ai pas dit, c’est que dans ces gens, il y en a qui me sont très chers et que j’aime profondément. Je n’ai pas peur du paradoxe car, encore une fois, je ne cherche qu’à leur faire prendre conscience d’une réalité qu’ils ignorent, je ne cherche pas à les culpabiliser ni à les combattre. Pour aller plus loin, j’ai aussi fait partie de ces gens, jusqu'à ce que des circonstances heureuses me fassent prendre conscience de cette situation.
TitopheRevenir à la page principale ---
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