109 - Un château de cartes
Vendredi 4 mai 2007
Ca parait simple, et pourtant rien n’est plus délicat, fragile et instable qu’un château de cartes. J’ai souvent l’impression que ma position, dans le contexte de ce blog, est de devoir construire, retenir et protéger un tel édifice exposé aux quatre vents.
En effet, ce que certains appellent «l’antiracisme» n’est pas, à mes yeux, un combat partisan avec une place parfaitement définie pour chaque protagoniste. Au contraire, l’antiracisme est avant tout une attitude de rassemblement, pas de confrontation. C’est une attitude qui nécessite en même temps fermeté et souplesse, intransigeance et sens de l’équilibre.
Heurter les uns pour dire aux autres qu’ils ne sont pas seuls, c’est déjà une rafale sournoise sur les bases trop légères du château naissant. Que faire ? Limiter les rafales ou consolider les bases ?
La première option consiste à arrondir les angles tout en prenant le risque de transiger et de dénaturer les raisons mêmes du château. La seconde, qui a ma préférence, demande plus de temps et de patience. Chaque rafale doit être l’occasion d’apprendre et de rajouter, pierre après pierre, de la consistance et de la cohérence, toutes deux cimentant les fondations encore trop frêles.
Dans le billet précédent, j’ai mis en évidence un chiffre, 90%, représentant la proportion d’entre nous qui, consciemment ou non, sont acteurs ou figurants dans la grande tragédie du racisme. Ce que je n’ai pas dit, c’est que dans ces gens, il y en a qui me sont très chers et que j’aime profondément. Je n’ai pas peur du paradoxe car, encore une fois, je ne cherche qu’à leur faire prendre conscience d’une réalité qu’ils ignorent, je ne cherche pas à les culpabiliser ni à les combattre. Pour aller plus loin, j’ai aussi fait partie de ces gens, jusqu'à ce que des circonstances heureuses me fassent prendre conscience de cette situation.
Titophe
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5 Comments:
Et bioen, c'est plat tout ça....
je voudrais simplement avoir une petite explication:
"Je n’ai pas peur du paradoxe car, encore une fois, je ne cherche qu’à leur faire prendre conscience d’une réalité qu’ils ignorent, je ne cherche pas à les culpabiliser ni à les combattre. Pour aller plus loin, j’ai aussi fait partie de ces gens, jusqu'à ce que des circonstances heureuses me fassent prendre conscience de cette situation."
Qu'est ce que cela veut dire?
Moi, je le lis un peu façon Jesus,
"pardonnez leur mon père, ils ne savent pas ce qu'ils font"
C'est en tous les cas ce qui transpire de ces "bons sentiments".
On peut aussi le lire comme un "repenti", genre alcooliques anonymes
"j’ai aussi fait partie de ces gens,"
Comme quoi tu aurais réussi à sortir de l'erreur,
ou alors, "born again"?
Peut être fais tu une mauvaise analyse, non?
Prendrais tu pour des "racistes" ceux qui ne pensent pas correctement?
Je ne sais pas, mais dans les divers échanges que j'ai pu voire, je n'ai rien vu comme réponses qui ne soient pas des mantras prononcées par ceux qui auraient une vision voisine de la tienne (histoire blanche = racisme, je sais que c'est un peu raccourcir, mais c'est pour ne pas entrer dans les détails), pas une seule fois je n'ai vu d'argumentaire qui ne soit pas de pinailler sur un détail, pas une réponse sur le fond, directe, franche... juste quelques lamentations, beaucoup de compassion à sens unique... alors?
Sans mauvais jeu de mots, on ne peut pas voir les sentiments des gens face aux autres autres races comme tout blancs ou tout noirs. Il y a des racistes qui aiment bien le petit Kemal, parce que "lui, c'est pas pareil". Il y en a d'autres qui ne sont pas racistes, mais qui détestent ces jeunes noirs qui sautent en toute impunité les tourniquets de la RATP.
Projetons-nous dans une réalité plus larges : j'ai beaucoup d'amis avec des défauts qui me gènent, mais je passe outre car je les apprécie pour leurs qualités. et puis, il y a d'autres personnes qui ont certaines qualités, mais des défauts tellement insupportables que je ne peux pas les compter parmi mes amis.
Personne n'est ni tout blanc ni tout noir (toute couleur de peau mise à part, je le répète). On ne peut pas mettre d'un côté les racistes et de l'autre les non-racistes. Juste les extrèmes s'opposent réellement.
D'où, on a le droit d'apprécier qui on veut, ou qui correspond à l'idée que l'on se fait du rapport que l'on se fait aux autres (j'ai essayé de faire compliqué)
Alors, pas de raison d'aimer, ou de ne pas aimer quelqu'un, pas de raison de détester ou pas selon des critères ethniques ou raciaux, mais pas d'incompatibilité non plus, puisque le choix se fait selon des critères personnels, dans lesquels peuvent bien sur exister des particularités, et pourquoi pas d'affinité culturelle, ethnique ou raciale (c'est un peu excluant, mais c'est une possibilité)
ohhhh, c'est toujours la même chose ça... on remue de l'air...
kel plasir ke de revenir vers tes rivages!
Bonjour Rached, c'est aussi un plaisir de te recevoir!
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