Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

Vous êtes sur un lieu d'échange et de libre expression

Ma photo
Nom :

Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
Visiteurs depuis le 17 novembre 2005:

17 avril 2007

106 - Les mots justes

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Mardi 17 avril 2007

On ne s'improvise pas orateur ou écrivain. J'en fais souvent l'amère expérience. Trouver le mot juste, la phrase qui traduit avec exactitude et clarté une pensée ou un sentiment, c'est un art. Une idée n'a aucun intérêt si elle n'est pas communiquée. Aussi, je suis ravi de pouvoir partager la petite citation suivante qui, avec une économie de mots remarquable, pourrait servir d'en-tête à ce blog.

Le mépris de l'étranger chez soi n'a pas empêché une fascination exotique pour l'étranger chez lui. La façon dont les Européens représentaient les peuples colonisés traduit le statut d'infériorité dans lesquels ils les situaient. N'est-ce pas la mémoire de ce mépris qui survit dans l'actuelle xénophobie ambiante en France et en Europe?


Jacques Tarnero

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

27 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonjour Titophe,

« Tintin au Congo » - la première fois que j’ai lu cette BD, j’ai été particulièrement choquée tant il s’agit d’une œuvre purement raciste.
En France, on entend beaucoup parler de repentance or, à mon avis, le plus grave est cet imaginaire gravé dans la tête des européens : l’africain serait un « brave petit gars », bien sympathique, pas très futé, riant à pleins dents, forcément bon danseur mais incapable de se prendre en charge – le bon « banania » !
Il suffit d’ailleurs de lire « Vendredi » pour s’en rendre compte.
C’est aussi cet imaginaire qui a permis la France-à-fric (je préfère cette orthographe !). Et c’est aussi pour cela que les relations actuelles entre africains et français sont si difficiles ; les premiers (ceux de ma génération) ayant grandi dans un monde globalisé et ayant fait leurs études aux E-U, au Canada, en Angleterre, ne voient pas la France comme un « eldorado » mais simplement comme un petit pays de plus en plus ringard. Alors que pour la plupart des français, l’Afrique à papa est toujours d’actualité et n’ont toujours pas compris que depuis la chute du mur de Berlin, l’Afrique n’est plus le pré carré de la France. Aujourd’hui les richesses du continent sont convoitées par les états-uniens, les chinois, les indiens et les brésiliens.

As-tu le livre d’Antoine Glaser : « Comment la France a perdu l’Afrique ? ». Il est très instructif, d’autant qu’il a été écrit en collaboration avec Stephen Smith, un chantre de la françafrique et si S. Smith reconnaît que ce temps est bel et bien révolu, les dirigeants français seraient bien inspirés d’en prendre note.

Lors des « événements » de novembre 2004 à Abidjan, il y avait une image à la télé montrant une française « blanche » et sa fille sur le tarmac de l’aéroport avec juste une valise ; et c’est en voyant cette image que A. Glaser à écrit : « Cette fois c’est bien la fin du village gaulois en Afrique ». Tant mieux !

17 avril, 2007 10:45  
Blogger Titophe said...

Bonjour Isa. Que fais-tu sur le web? Je te croyais en vacances!
Effectivement, l'imaginaire a la vie dure, et aucune loi, aucune contrainte ne peut se substituer au dialogue et au courage pour l'éliminer.

17 avril, 2007 10:52  
Anonymous Anonyme said...

je suis rentrée hier soir donc ce matin retour au boulot avec toutes les tracasseries et comme j'ai un peu de mal à m'y remettre je surfe en attendant de trouver le courage nécessaire.

Si tu en as l'occasion, n'hésite pas à y emmener ta famille, Maurice est magique, à moins que tu n'y sois déjà allé?

17 avril, 2007 11:03  
Blogger Titophe said...

Malheureusement, je n'y suis jamais allé et devrais faire pas mal d'économies pour pouvoir offrir un tel cadeau à ma chère et tendre... ;-)

17 avril, 2007 11:05  
Anonymous Anonyme said...

Pourquoi n’essayes-tu pas de diversifier ton blog en parlant des problèmes économiques, identitaires et autres auxquels l’Afrique doit faire face ? D’autant que la situation actuelle est très liée à l’esclavage et la colonisation !

17 avril, 2007 11:48  
Blogger Titophe said...

Isa, la thématique est délicate. La situation des pays africains est d'une complexité qui dépasse de loin mes compétences. J'ai peur qu'une vision trop simpliste de ma part ne serve pas à grand chose. De plus, bien que convaincu que l'héritage colonial ait une relation de cause à effet avec les problèmes d'aujourd'hui, je pense aussi que cet héritage sert d'excuse et de paravent à bien d'autres problèmes. Je ne suis pas un donneur de lecons, loin de là. C'est pourquoi je préfère m'en tenir à des thèmes un peu plus philosophiques ou intimistes qui remettent en question chacun de nous plutot que des systèmes politiques nécessitant une expertise qui n'est pas la mienne. Je me méfie beaucoup des simplifications hatives.
Ceci étant dit, il m'est déjà arrivé d'aborder, avec une extrême prudence, les maux de l'Afrique, dans les billets suivants:
- Les 3 couleurs de l'empire
- Complexes et suceptibilité (très détourné)
- L'esclavage est aboli, pas l'esprit du colonialisme
- Ils arriveront quand même
- L'Afrique va mal, à qui la faute?
- La Francafrique
- Message aux présidents, ministres et politiciens

Je n'écarte jamais non plus les contributions d'amis blogueurs. Je l'ai déjà fait avec Gladys ou Malaika, et si le coeur t'en dit, et si nous sommes sur la même longueur d'ondes, je peux aussi publier un texte venant de toi.

17 avril, 2007 13:34  
Anonymous Anonyme said...

Merci pour ta sincérité mais quand tu dis que l’héritage colonial sert d’excuse à bien d’autres problèmes, j’ai l’impression que tu reprends la thématique française. Depuis combien de temps n’es-tu pas allé en Afrique ? Sinon tu te serais aisément rendu compte que ce sont les médias français qui colportent ce genre d’idées. Comment veux-tu que les dirigeants français admettent qu’ils y ont foutu le bordel sur place ? Qui accepte en France d’admettre que les soi-disantes aides au développement revenaient en fait alimenter les caisses noires du RPR et du PS ou, détournés par les présidents et ministres africains, finissaient dans les comptes des banques françaises ? Du coup, quoi de plus simple de d’affirmer que les africains se servent du passé colonial pour s’auto dédouaner !

Les jeunes africains n’ont connu ni la colonisation ni la décolonisation, pour nous la France n’est qu’un pays parmi d’autres et peu font référence au passé colonial.
Nous voulons juste le droit de décider pour nous et d’assumer les conséquences de nos décisions. Nous revendiquons le droit de changer ou de diversifier nos partenaires, le droit de nous tromper et de nous corriger. C’est cela que les dirigeants français n’ont toujours pas assimilé, voulant nous imposer – parfois de force – leur « présence » notamment économique. Aussi est apparue la notion de « néo-colonialisme » !
Quand il y a eu les troubles en CI, j’ai dit à mes amis français que l’on faisait notre guerre d’indépendance ; la liberté s’arrache, elle ne se donne pas. Je leur ai expliqué que l’Afrique a toujours été une terre d’accueil et qu’elle continuera à l’être mais pourront y vivre uniquement ceux qui auront fait tomber leurs préjugés, les autres n’y ont plus leur place. Personne ne peut faire le bonheur des africains à leur place.

PS : Quand J. Chirac s’adresse aux ivoiriens, il nous parle sans arrêt de Houphouet, mais enfin ce type est mort depuis plus de 13 ans et 60% des ivoiriens ont moins de 20 ans, ils n’ont pas connu Houphouet et s’en fichent comme de leur première chemise.

Combien de français savent que leur médias leur ont menti en 2004 lorsqu’ils prétendaient que les patriotes avaient organisés une « chasse » au français alors que si tu visionnes les archives de la télé ivoirienne de l’époque tu remarqueras que Charles Blé Goudé dit très clairement de ne pas s’en prendre directement aux français vivant en CI mais d’aller manifester devant l’ambassade et d’aller « libérer » l’aéroport occupé par l’armée française.

Sinon tu me laisses un peu de temps pour lire et répondre à tes autres billets ?

17 avril, 2007 14:18  
Blogger Titophe said...

Oh! Bien entendu, Isa, j'ai parfaitement conscience des considérables dégats occasionnés par le néo-colonialisme. Tu m'as mal compris. Ce que je veux dire, c'est que la complexité des problèmes d'aujourd'hui ne peut trouver de solution dans un simplisme caricatural ou une seule cause soit à identifier, quelle qu'elle soit, et quel qu'en soit la gravité (que je m'efforce toutefois de mettre en avant afin qu'une prise de conscience s'opère enfin). L'analyse de la crise d'une société se doit d'être holistique et, par conséquent, se doit de prendre en compte tous les facteurs et tous les acteurs. L'héritage colonial est bien entendu l'un d'eux, la puissance neo-colonialiste qu'est la France un acteur majeur, mais la banque mondiale, le FMI, la corruption, la globalisation de l'economie, la monté des extremismes, la croissance exponentielle de certains pays d'Asie, la radicalisation des esprits, ... sont autant d'autres facteurs à prendre en compte. Mes pauvres neurones se trouvent noyées dans mon incompétence pour aborder de facon serieuse et credible. D'autres, dont font parti les dirigeants de la CI, sont bien mieux placés que moi.

A bientot,

Titophe

17 avril, 2007 14:35  
Anonymous Anonyme said...

Nous sommes sur la même longueur d’onde Titophe, sauf que nous ne l’exprimons pas de la même façon !

17 avril, 2007 14:44  
Blogger Titophe said...

Absolument, j'en suis persuadé. Vois-tu, je pense que le mode de communication sur ces sujets est très critique. Je préfère, de nature, convaincre plutot que contraindre. Or convaincre nécessite de soigner cette communication car braquer ou pointer du doigt ferme les portes au lieu de les ouvrir. C'est pourquoi initier ou contribuer à une prise de conscience sans braquer ou culpabiliser est délicat et pourtant si important...

OK, je te laisse lire les quelques pointeurs que je t'ai fournis. Je te conseille de les lire tous avant de réagir, chacun n'étant qu'une vue partielle.

A bientot!

17 avril, 2007 15:00  
Anonymous Anonyme said...

J'ai du mal à comprendre le rapport entre le début et la fin de la citation. Pourtant, je l'ai lue plusieurs fois ! Il est certain que le mépris envers les colonisés a la même source que le mépris actuel envers les étrangers chez nous : le sentiment de supériorité. Ce que je me demande, c'est si on peut trouver de l'exotisme à une civilisation que l'on estime notre égale ou supérieure à nous...

17 avril, 2007 16:06  
Blogger Titophe said...

Bonjour Zebu. Pour une fois, le texte qui te pose un problème n'est pas de moi (ouf!) ;-). Il y a deux questions dans ton comentaire:

1/ Le rapport entre le debut et la fin de la citation? Je dirais que cela se veut une explication pour le reflexe d'exclusion, l'etranger que l'on considere comme exotique est malvenu chez nous, mais tout à fait intéressant chez lui, un peu comme des animaux dans une reserve. Cette explication n'engage que moi.

2/ Ta seconde question est tres interessante. Le terme "exotique" est-il pejoratif? On l'utilise pargois pour qualifier (au second degrés) des propos ou des comportements irrationnels ou dépourvus de bon sens.

17 avril, 2007 16:23  
Blogger OGM_69 said...

tintin au congo raciste... le yabon banania aussi... mais on aura tout lu...

====>
Je suis vraiment triste, le « Ya bon Banania » a définitivement disparu du paysage, la marque a abandonné l’image du souriant tirailleurs sénégalais car, paraît il, cette image était dégradante, raciste…

Les censeurs sont passés, cette sympathique image était apparemment entachée de tous les vices, raciste, colonialiste, esclavagiste…

Mais qui peut donc avoir l’esprit assez tordu pour voir dans cette image la marque du colonialiste esclavagiste raciste que nous aurions tous en nous.

Ce nègre souriant est plutôt une belle image, dans quels esprits malades cette image est elle devenue un symbole négatif !!!!!!

Alors, interdiction de montrer un nègre, souriant, vous ne feriez que « noircir » un peu plus votre mauvaise conscience hypocrite de sale blanc face de craie.

Donc, la prochaine, si vous vendez du roquefort, veillez à ne pas blesser la susceptibilité du berger des Causses en montrant un gros moustachu rougeot vêtu d’une peau de mouton et avec un béret, pas plus que si vous vendez du poisson, vous ne serez autorisés à montrer un capitaine à barbe blanche avec une pipe et un costume marine, cela pourrait être mal interprété.

Et si vous vendez du papier hygiénique, alors, ne montrez pas n’importe quel trou du cul, ou vous aurez le lobby des trouduc qui vous tombera dessus, et vous serez dans la merde, si je puis dire.

Donc, voici cette belle image :

click ici

Alors, vous la trouver vraiment si horrible cette image ?

Lorsque vous la regardez, vous pensez que ce nègre souriant, un peu raffiné dans les gestes soit une image dégradante ?

Si oui, allez vous faire soigner.

Si non, alors, on peut avancer.

Comme vous pouvez le constater, un ordre nouveau est en marche, vous ne pouvez plus loger ou embaucher qui vous voulez, vous ne pouvez plus tenir certains propos, tout au moins en public, très bientôt, la pensée ou l’intention risquent d’être répréhensibles.

La « HALDE » veillera à ce que vous ne déviez pas du droit chemin.====>

allez, continuez de vous faire du bien...

17 avril, 2007 20:19  
Anonymous Anonyme said...

<< Lors des « événements » de novembre 2004 à Abidjan, il y avait une image à la télé montrant une française « blanche » et sa fille sur le tarmac de l’aéroport avec juste une valise ; et c’est en voyant cette image que A. Glaser à écrit : « Cette fois c’est bien la fin du village gaulois en Afrique ». Tant mieux ! >>

Superbe ce discours ! Allez hop, tous les Francais, dehors ! Car TOUS les Francais ont cette image de l'Africain rieur, n'est-ce pas la scandaleux ?

Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu te rejouis de se voir mettre les Francais hors d'Afrique. C'est ca pour toi la tolerance des etrangers que tu pronnes tant ? Le dialogue, l'ecoute, l'ouverture d'esprit. Ces belles valeur que les Francais n'ont pas chez eux et dont tu te rejouis de ne pas avoir chez toi. Mais qu'est-ce que c'est que ce discours ?

<< les premiers (ceux de ma génération) ayant grandi dans un monde globalisé et ayant fait leurs études aux E-U, au Canada, en Angleterre, ne voient pas la France comme un « eldorado » mais simplement comme un petit pays de plus en plus ringard. Alors que pour la plupart des français, l’Afrique à papa est toujours d’actualité et n’ont toujours pas compris que depuis la chute du mur de Berlin, l’Afrique n’est plus le pré carré de la France. Aujourd’hui les richesses du continent sont convoitées par les états-uniens, les chinois, les indiens et les brésiliens. >>

D'une part, je ne vois pas en quoi il est rejouissant de devenir une terre, un peuple, exploite pour des chinois ou etats-uniens plutot que par des francais. J'aurais cru que tu aspirais a des objectifs quelque peu plus eleves. L'autonomie de l'Afrique par exemple, non ?
D'autre part, la vision que tu pretes a tes dirigeants, ca n'engage que toi. Le petit pays est tout de meme encore, jusqu'a preuve du contraire, une grande puissance mondiale, plus grande que le Canada ou le Bresil que tu prends en exemple.

C'est tres perfide ce que tu dis. A l'epoque de la colonisation, la France a exploite l'Afrique, mais surtout, a fait l'erreur d'imposer sa culture. Cette erreur en particulier a ete beaucoup mieux geree par l'Angleterre.
En revanche, la France a aussi essaye de developper l'industrie de ses colonies. Elle y a aussi developpe les services publiques, elle y a implante des hopitaux, des ecoles, etc...

Dans le neo-capitalisme qui arrive et dont tu sembles te rejouir, les seuls a s'enrichir sont les pays qui investissent en Afrique, et certainement pas l'Afrique. Cette exploitation est encore pire que le colonialisme. Il est pernicieux, car ne heurte pas la population en imposant directement une culture comme la France l'a fait, mais par contre ne s'occupe aucunement du sort de ses habitants. C'est a dire qu'aucun de ces pays ne cherchera a eduquer les populations, a soigner ces gens ou a etablir la paix, pour peu que la main d'oeuvre soit pas chere et la matiere premiere accessible.
En outre, seule la matiere premiere est extraite sur place. Il y a tres peu d'usine de confectionement, tout ce se passe dans les autres pays.
L'Afrique, aux yeux de ces pays, ce n'est rien d'autre que des mines, ce n'est meme pas un marche.

Donc je veux bien que tu te rejouisses que la France enleve sa main-mise sur l'Afrique. Pour contre, se rejouir de l'investissement d'autres capitaux est d'une folle absurdite.

17 avril, 2007 23:02  
Anonymous Anonyme said...

« Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu te rejouis de se voir mettre les Francais hors d'Afrique. C'est ca pour toi la tolerance des etrangers que tu pronnes tant ? Le dialogue, l'ecoute, l'ouverture d'esprit. Ces belles valeur que les Francais n'ont pas chez eux et dont tu te rejouis de ne pas avoir chez toi. Mais qu'est-ce que c'est que ce discours ? »

Si vous aviez pris le temps de lire toute ma réponse, vous auriez noté que j’ai écrit ceci : « l’Afrique a toujours été une terre d’accueil et elle continuera à l’être mais pourront y vivre uniquement ceux qui auront fait tomber leurs préjugés, les autres n’y ont plus leur place ».


« D'une part, je ne vois pas en quoi il est rejouissant de devenir une terre, un peuple, exploite pour des chinois ou etats-uniens plutot que par des francais. J'aurais cru que tu aspirais a des objectifs quelque peu plus eleves. L'autonomie de l'Afrique par exemple, non ?

Si vous aviez pris le temps de lire toute ma réponse, vous auriez noté que j’ai écrit ceci : « Nous voulons le droit de décider pour nous et d’assumer les conséquences de nos décisions. Nous revendiquons le droit de changer ou de diversifier nos partenaires, le droit de nous tromper et de nous corriger. »
Je prône donc bien l’autonomie (et la responsabilisation) de l’Afrique et les 40 dernières années nous ont prouvé que ce n’était pas en faisant du commerce uniquement avec la France que nous y parviendrions, il nous faut donc nous affranchir le plus possible de ce pays et diversifier nos relations au maximum. D’ailleurs dans un ancien éditorial, Jacques Attali s’inquiétait (à juste titre) de la présence française en Afrique si les E-U et la Chine réussissaient là où son pays a échoué.

« En revanche, la France a aussi essaye de developper l'industrie de ses colonies. Elle y a aussi developpe les services publiques, elle y a implante des hopitaux, des ecoles, etc... »

Faut-il sans cesse rappeler que ces services n’ont pas été construits par les colonisateurs mais par les indigènes alors que ces derniers n’y avaient même pas accès. Certes, parler des écoles, des hôpitaux ou des routes donne un sentiment d’action positive mais il convient de rappeler qui a construit ces routes, le faible nombre d’enfants dans les écoles et la nature de la construction de ces services de santé, qui, en dehors même du champ colonial, auraient pu tout autant exister. Savez-vous au moins qu’en CI, il y a eu plus d’écoles et d’hôpitaux construits en 15 ans d’indépendance qu’en 150 ans de présence française.
Et quand bien même ces rares réalisations au profit des colons furent des progrès elles ne justifient pas une vision béate et unilatérale de la colonisation.
Faut-il considérer le travail forcé, la torture banale dans les commissariats et gendarmeries, même en dehors des guerres, le statut de l’indigénat, le double collège électoral, l’oppression économique, les déplacements de populations, le paternalisme généralisé, le pillage des biens culturels, faut-il considérer donc que tout cela doive être salué ou plutôt oublié, effacé, nié ?


« Dans le neo-capitalisme qui arrive et dont tu sembles te rejouir, les seuls a s'enrichir sont les pays qui investissent en Afrique, et certainement pas l'Afrique.

Peut-être mais nous l’aurons CHOISI .Nous avons tiré les leçons de la présence française dont les entreprises se sont très largement engraissées sur le dos des africains et à ce titre il est très drôle d’entendre la France prétendre que les nouveaux arrivants ne s’occupent que de leurs intérêts – n’empêche au moins la France sait pour une fois de quoi elles parle.
Ma génération prend volontiers le risque de changer de partenaires économiques. Et s’y nous devions nous tromper nous en serions les seuls responsables

« Cette exploitation est encore pire que le colonialisme. Il est pernicieux, car ne heurte pas la population en imposant directement une culture comme la France l'a fait, mais par contre ne s'occupe aucunement du sort de ses habitants. C'est a dire qu'aucun de ces pays ne cherchera a eduquer les populations, a soigner ces gens ou a etablir la paix, pour peu que la main d'oeuvre soit pas chere et la matiere premiere accessible. »

Renseignez-vous mieux les centres culturels américains, britanniques, canadiens et chinois se multiplient. L’ambassade de E-U en CI a mis en ligne sur son site internet l’année dernière la 2ème plus grande bibliothèque au monde et un programme spécial pour les étudiants ivoiriens a été approuvé il y a 6 mois, les jeunes auront plus de facilité et moins de contraintes en matière de visas s’ils souhaitent étudier aux E-U et tous les ans, chaque école sélectionnera ses meilleurs éléments pour passer des tests afin d’étudier aux E-U.
Le Canada envisage d’y ouvrir une université et la France qui commence à trembler sur ses bases vient d’accepter que l’IAE de Paris y ouvre une école et est a l'étude un projet de HEC.


« En outre, seule la matiere premiere est extraite sur place. Il y a tres peu d'usine de confectionement, tout ce se passe dans les autres pays.
L'Afrique, aux yeux de ces pays, ce n'est rien d'autre que des mines, ce n'est meme pas un marche. »

Encore faux. Par exemple, et toujours en CI (putain ce pays doit vraiment être intéressant), l’Inde projette d’y ouvrir un centre de recherche pharmaceutique, les coûts en Afrique y étant moins élevé qu’en Inde. Des délégations indiennes font régulièrement des allers-retours pour rencontrer les responsables ivoiriens en vue de la réalisation au plus tôt de ce projet.
Les E-U et la Suisse, qui tiennent le marché du cacao, envisagent sa transformation désormais directement sur place. Une première usine ouvrira dans les prochains mois à San-Pedro.
Et à mon avis, ce n’est qu’un début !

18 avril, 2007 10:34  
Blogger OGM_69 said...

HAHAHAH, vraiment, c'est curieux...

Isa:

"Si vous aviez pris le temps de lire toute ma réponse, vous auriez noté que j’ai écrit ceci : « l’Afrique a toujours été une terre d’accueil et elle continuera à l’être "

Et bien oui, c'est curieux, les colons ont ils été invités?
L'accueil fut il chaleureux?
Et toutes les terres ne sont elles pas de sterres d'acueil et ne continuent elles pas de l'être, l'europe ou l'amérique notamment?

"mais pourront y vivre uniquement ceux qui auront fait tomber leurs préjugés, les autres n’y ont plus leur place ».

L'afrique, tu l'aimes ou tu la quittes... j'ai déjà entendu ça quelque part non?

Décidemment, ce site est une mine...

Reisa:

"Faut-il sans cesse rappeler que ces services n’ont pas été construits par les colonisateurs mais par les indigènes"

Ah oui, bien sur, et d'ailleurs, ces services existaient déjà avant la colonnisation non?
L'afrique était pleine de routes, d'écoles, d'hopitaux, de nouvelles techniques, c'est bien connu...

".....it ces routes, le faible nombre d’enfants dans les écoles et la nature de la construction de ces services de santé, qui, en dehors même du champ colonial, auraient pu tout autant exister."

Mais qui n'existaient pas...

" Savez-vous au moins qu’en CI, il y a eu plus d’écoles et d’hôpitaux construits en 15 ans d’indépendance qu’en 150 ans de présence française."

Et c'est heureux non?

"Et quand bien même ces rares réalisations au profit des colons furent des progrès elles ne justifient pas une vision béate et unilatérale de la colonisation."

Cela va sans dire, mais il faut aussi reconnaitre que toutes les actions n'étaient pas "négatives", avant la colonisation, ce n'était quand même pas un paradis... l'afrique rêvée, c'est un peu du n'importe quoi...

"Faut-il considérer le travail forcé, la torture banale dans les commissariats et gendarmeries, même en dehors des guerres, le statut de l’indigénat, le double collège électoral, l’oppression économique, les déplacements de populations, le paternalisme généralisé, le pillage des biens culturels, faut-il considérer donc que tout cela doive être salué ou plutôt oublié, effacé, nié ?"

Non, certes non, mais ce n'était pas que ça, et toutes ces mauvaises choses seraient elles le fait de la colonisation? qu'ont fait les africains depuis? ne sont ils pas humains eux aussi, et donc capables des pires horreurs également, ou estc eune prérogative blanche?




"Ma génération prend volontiers le risque de changer de partenaires économiques. Et s’y nous devions nous tromper nous en serions les seuls responsables"

Aleluya!!!


Vivement que l'afrique arrête de culpabiliser les autres et se mette au turbin, c'est bien isa, j'espère qu'il y en a beaucoup comme toi (sauf ta mauvaise cela va sans dire)

18 avril, 2007 14:20  
Anonymous Anonyme said...

Que penser d'une bande dessinée où le héros termine chef et son chien sous chef? C'est bien la conclusion de Tintin au Congo non?

18 avril, 2007 19:49  
Blogger Titophe said...

Effectivement, vous avez raison Jean-Pierre. Rien à rajouter.

19 avril, 2007 08:10  
Blogger OGM_69 said...

que penser d'asterix et cleopatre... penser que les gaulois aient pu contribuer à l'édification des temples egyptiens (autrement que comme esclaves bien sur)

que penser de luky luke et de rantanplan, voire même, ce cheval qui parle, cela voudrait il dire que le cheval est au moins aussi intelligent que les dalton, et puis averell, quand même, penser que les grand sont cons, c'est infâme... et puis achille talon, boule et bill... mon dieu que d'horruers dans les bandes dessinées...

enfin voyons, essayez de raison garder, des bandes dessinées écrites il y a plus de 50!!!!

et puis hergé est il allé sur la lune!!!

il fait une bande dessinée en fonction de ses références culturelles, en un lieu et à une époque donnée, vous êtes complètement malades de distortionner la réalité comme ça, ouvrez votre champ de vision que diable ou bien raisonnez vous seulement en fonction des critères anti-raciste?

parce que on peut aller encore plus loin dans la fantaisie si vous voulez...

19 avril, 2007 14:27  
Blogger Titophe said...

Je ne pense pas que Asterix et Cleopatre ait été écrit (et dessiné) dans l'antiquité, ni que Luky-Luke date du Far-West.
Les oeuvres d'Hergé, quant à elles, sont contemporaines de l'époque coloniale belge.
Bien entendu, ce ne sont que des BD, mais elles symbolisent bien le conditionnement (ou tout simplement la mentalité de l'époque) des petites têtes qui grandissent avec ce type de fantasme bien ancré.

Pour faire court, je ne crois pas que je pourrai te convaincre, et réciproquement. Mon objectif n'est pas de t'attaquer frontalement, ce serait stérile et sans fondement. Je cherche à mettre en évidence un état d'esprit largement répandu en occident et dont les occidentaux n'ont tout simplement pas conscience. Il est certain que tout le monde ne peut adhérer à cette remise en question. Tant pis, tu n'es pas seul. Bonne continuation.

19 avril, 2007 14:48  
Blogger OGM_69 said...

mais arrête de penser que ceux qui ne pensent pas comme toi n'ont pas conscience des choses.

si hergé pensait comme ça, c'est bien entendu le fruit d'un moment de l'histoire, cela n'a rien d'anormal d'ailleurs, il serait idiot de penser que nous ne sommes pas le produit de ce qui nous entoure, de même pour toi, il semble que la nouvelle pensée se focalise sur une interprétation à postériori d'éléments temporels, en fonctions des critères qui sont les tiens aujourd'hui.

que les "occidentaux" aient eu une vision "exotique" de l'afrique est une évidence, tout comme avoir une vision "ydillique" de l'exotisme en est une autre.

Toutes les civilisations font du civilisation-centrisme, ce n'est pas anormal, et les plus avancées pensent qu'elles sont "meilleures", c'est bien sur tout aussi que le contraire, chaque culture a sa valeur dans un espace et à un moment donné, qu'il fautr mettre ne relief avec les autres et si un contemporain de hergé voit l'homme blanc comme l'aboutissement de la civilistaion, c'est normal, comme le romain voyait sa civilisation comme le must, comme les grecs, comme les autres...

Laissons à tintin ce qui appartient à tintin, le personnage n'était pas si négatif me semble t'il.

c'est vraiment une maladie que de voire du racisme là où il n'y en a pas, ceci dit, si ta référence, c'est tintin au congo, alors le débat est vite bouclé.

pour autant je m'efforce de comprendre ces curieuses façons de pensée, c'est curieux cette idolatrerie, enfin bon... je continue...

19 avril, 2007 18:41  
Anonymous Anonyme said...

Complètement d'accord avec toi.

20 avril, 2007 22:53  
Anonymous Anonyme said...

Il y a une manière dans le flot des informations qu'il convient de souligner.

Qu'en est-il du processus de transmission?

L'écrit n'est-il pas un moyen de transmettre sa vision et d'en imprégner le futur?

En quoi le fait de lire un livre à une autre époque enlève aux caractéristiques de ce livre?

Les écrits de Voltaire témoignent d'un profond anticléricalisme.Le reflet de son époque.
Mais une lecture au jour d'hui n'y change rien. Les écrits de Voltaire sont toujours autant anticléricalistes.

L'écrit a une capacité de fixation. C'est ce qui fait sa qualité de transmission.

Hergé dans Tintin au Congo a fixé quelque chose qui peut être transmis. Et le lire maintenant ou dans cinquante ans n'y changera rien.

21 avril, 2007 00:01  
Blogger OGM_69 said...

Mon pauvre jean pierre.... mais bien évidemment, ce que je dis, c'est que c'est ton interprétation qui en est différente.

Quand tu lis volataire, tu es capable de le remettre dans son contexte, quand tu lis tintin, tu dois le faire aussi.

je regarde tintin au congo, et je n'y vois pas la même chose que toi... comment se fesse?

et encore une fois, voltaire et hergé, paedon pour la comparaison...

21 avril, 2007 12:19  
Anonymous Anonyme said...

Que vient faire cette histoire de contexte d'autant qu'il manque l'illustration:

Saül(par Voltaire): texte antibiblique à l'époque.

Pourquoi il ne serait plus à l'époque contemporaine?

Il faut être plus précis sur cette histoire de contexte.

Les ouvrages permettraient-ils leurs propriétés avec le temps?

21 avril, 2007 13:57  
Blogger OGM_69 said...

Ouille ouille puille...

Mais je vois que nous sommes devant un mur d'incompréhension:


"Que vient faire cette histoire de contexte d'autant qu'il manque l'illustration:"


Le contexte est important non?
Ou alors, il ne l'est pas non plus pour tintin, ne crois tu pas?
Lortsque Voltaire écrit, nous sommes (enfin ils sont), enfermés dans le religieux, l'inquisition n'est pas loin, le pouvoir des éclésiastiques est encore bien réel et empêche l'évolution, la pensée, la réaction est donc issue du contexte que voltaire vivait à cette époque, aujourd'hui, il aurait bien entendu un discours différent, pas seulement dans la forme d'ailleurs, compte tenu de l'évolution...
Pour tintin, il en est de même, hergé appartient au monde occidental, à l'époque (et encore aujourd'hui) plus développé que l'afrique, et donc l'africain est vu par lui comme une terre étremge et différente (je crois ue les africains devaient penser la même chose de l'europe d'ailleurs, et je ne vois pas ce qu'il y aurait de mal).
Compte tenu du développement des idées et de la technologie, les occidentaux, pour beaucoup, devaient se penser "supérieurs" aux autres cultures, sans pour autant parler de racisme, mais peut être, et même surtout comme des "pionniers" qui se devaient de donner quelque chose au monde, c'est ça le contexte, du moment, pas forcément mal intentionné d'ailleurs (bon, il est clair que certains, oui)

"Saül(par Voltaire): texte antibiblique à l'époque."

Et?


"Pourquoi il ne serait plus à l'époque contemporaine?"

Et bien oui, il l'est, mais tu, je, nous pouvons en faire une lecture différente, aujourd'hui, sans aller le brûler dans les toilettes, le contexte nous permet maintenant de le lire plus "sereinement" qu'à l'époque, même si son contenu est identique.

"Il faut être plus précis sur cette histoire de contexte."

C'est plus clair maintenant?

"Les ouvrages permettraient-ils leurs propriétés avec le temps?"

Décidemment, tu es ... un peu long ou alors tellement formaté que l'analyse n'a plus court..

Tu veux du racisme, en voilà:

http://youtube.com/watch?v=cBwCghQztqk

Quelques paroles:

France qui se fait aux valeurs hypocrites

Qui écoeurent, stygmatisant nos quartiers

pour que les autres aient peur

des politiques qui jouent les acteurs

n'assument pas le passé colonial

et quand les banlieues pètent, accusent les rappeurs

mauvaise foi exemplaire et mémoire sélective

ô douce France de mon enfance joue l'amnésique

fait la belle quand elle parle d'immigration

C'n'est pas ton peuple collabo qui s'est battu contre l'Occupation

Descend de ton podium, toi qui fut si fière

de tes soit-disants Droits de l'Homme et de ton siècle des Lumières

Ta philosophie humaniste s'est arrêté à la théorie

Quand tes armées sont parties coloniser l'Afrique

La liberté d'expression, comme tout a deux vitesses

Islamophobie a tout va mais ils critiquent pas Israël

c'est la politique schyzophrène de la France

fracture soicale maintenue, ils parlent d'égalité des chances

Je suppose que tu adhères complètement à ce genre de discours, si tu veux en faire une analyse, zyva comme on dit, j'te suis...

21 avril, 2007 17:38  
Anonymous Anonyme said...

Bien malin sera qui attirera Bayrou sans trop le montrer!

Et si les Français saisissaient enfin “LA chance Ségo”?

Bravo à Bayrou qui fait 3 fois son volume en près de 5 ans!
Son “nouveau parti Démocratie-sociale” prendra vite le jour et briguera largement les législatives et peut-être un confortable marocain chez…Ségolène!

23 avril, 2007 08:50  

Enregistrer un commentaire

<< Home