152 - Les massacres du 8 mai 1945
Lundi 27 avril 2008
Un article intéressant publié par Le Monde aujourd'hui:
En visite à Guelma, l'ambassadeur de France en Algérie regrette les "massacres" du 8 mai 1945
Pour la première fois, un responsable français a qualifié de"massacres" la répression par les autorités françaises des manifestations d'Algériens en faveur de l'indépendance, immédiatement après la fin de la seconde guerre mondiale."Le 8 mai 1945, alors que les Algériens fêtaient dans tout le pays, au côté des Européens, la victoire sur le nazisme, à laquelle ils avaient pris une large part, d'épouvantables massacres ont eu lieu à Sétif, Guelma et Kherrata", a souligné Bernard Bajolet, ambassadeur de France en Algérie, lors d'une visite dans une université de Guelma (est du pays), dimanche 27 avril.
Le diplomate français a souligné "la très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière [qui a fait] des milliers de victimes innocentes, presque toutes algériennes". "Aussi durs que soient les faits, la France n'entend pas, n'entend plus, les occulter. Le temps de la dénégation est terminé", a-t-il ajouté. Ces massacres "ont fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d'une tache indélébile", a-t-il dit.
DANS LA LIGNÉE DE NICOLAS SARKOZY
Selon les Algériens, cette répression, à laquelle avaient participé des milices de civils, aurait fait 45 000 victimes. Du côté français, le bilan oscillerait entre 1 500 et 8 000 morts.
La déclaration de M. Bajolet intervient cinq mois après un discours du président Nicolas Sarkozy à l'université de Constantine, dans lequel il avait évoqué "les fautes et les crimes du passé" colonial français en Algérie, qualifiés d'"impardonnables".
Pour le quotidien algérien Liberté, la visite de Bernard Bajolet à l'université du 8-Mai 1945, à Guelma, est un choix "loin d'être fortuit". "Son discours s'inscrit en ligne droite du discours du président Nicolas Sarkozy à Constantine", note le journal. "Mais il n'en recèle pas moins un nouveau développement, qui a la prétention de réduire pour ainsi dire l'écart entre Français et Algériens dans leur vision du fait colonial."
A lire:
- Le massacre de Sétif ou le sanglant armistice
- LDH Toulon: 8 mai 1945 : les massacres de Sétif et Guelma
- Le 8 mai 1945: les émeutes de Sétif
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Libellés : algérie, colonisation, histoire
2 Comments:
il ne faut pas être naïf, ces discours-là ne sont qu'hypocrisie de circonstances, il n'y a pas si longtemps Sarko disait tout autre chose et Césaire avait refusé dans un premier temps de la rencontrer à cause du "côté positif de la colonisation". Quand on sait combien il utilise l'histoire à sa façon!
Cependant, je reconnais que pour le peuple algérien ces propos ont leur importance, ça ne lave rien, mais c'est déjà une reconnaissance appréciable.
Bonjour Stancy, et bienvenue! Comme toi, je suis assez surpris par ces propos. J'espère que ce n'est qu'un début.
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