147 - L'exemple australien
Mercredi 13 février 2008
Hier, un évènement d'importance venait d'australie. Saurons-nous suivre l'exemple?
«Pour les Aborigènes, c'est comme la chute du mur de Berlin»
Le Premier ministre australien a présenté mercredi ses excuses aux premiers habitants du pays pour les injustices et les mauvais traitements subis pendant deux siècles.
"Pardon": Tant attendu par les Aborigènes et finalement consenti par le gouvernement australien pour les injustices passées, le mot a électrisé la foule rassemblée mercredi devant le Parlement. Blancs ou Noirs, sur les pelouses ou massés devant des écrans géants, ils étaient des milliers à écouter les excuses nationales présentées par le Premier ministre travailliste Kevin Rudd aux premiers habitants du pays pour les injustices et les mauvais traitements subis pendant deux siècles.
Beaucoup d'Aborigènes avaient parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre dans la capitale Canberra. En costumes traditionnels et le corps orné de peintures ancestrales, des danseurs se mêlent à des hommes d'affaires ou des étudiants tous présents devant le Parlement.
Certains Aborigènes lèvent le poing, symbole du "Black Power" (pouvoir noir) ou arborent des photos de leur proches qui n'ont pu faire le déplacement.
Et le mot ardemment espéré est enfin prononcé: "Pardon". "Nous demandons pardon pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé une peine, une douleur et une perte profondes à nos compatriotes australiens", déclare M. Rudd, soulevant une grande émotion parmi le public.
"C'est le moment le plus lourd de sens pour notre communauté dont j'ai été témoin au cours de ma vie", confie à l'AFP Darryl Towney.
"Pour nous, c'est comme la chute du mur de Berlin", dit-il. Et bien qu'à son sens, ce pardon officiel arrive "200 ans trop tard", "Rudd l'a fait et cela signifie beaucoup pour le peuple aborigène".
Dans son discours historique, le chef du gouvernement a fait acte de repentance, en particulier pour "la douleur et les souffrances subies" par les "générations volées".
Ce terme désigne des dizaines de milliers d'enfants autochtones retirés de force à leurs familles - de 1910 jusqu'aux années 1970 - pour être placés dans des institutions ou des foyers à des fins d'assimilation.
Andi Kirwin, une étudiante aborigène, accueille d'autant mieux cette contrition nationale que le prédécesseur de Kevin Rudd, le conservateur John Howard, avait mis un point d'honneur à ne pas formuler d'excuses officielles.
"C'est une reconnaissance de ce qui nous est arrivé, cela met fin à des années de déni", explique-t-elle.
Annie Kentwell, une fonctionnaire de Canberra, est aussi venue apporter son soutien et veut y voir les prémices d'une réconciliation nationale durable.
"Pour moi en tant qu'Australienne blanche, ce jour signifie que l'on peut désormais avancer et bâtir des ponts entre les communautés blanches et aborigènes", explique-t-elle.
Lire l'article sur le site de Libération
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3 Comments:
Ses excuses seront-elles suffisantes ? Pas sûr ...
Il était temps... Ca en devenait ridicule: nous sommes en 2008!
des excuses aux habitants de souche du pays ? Tuveux qu'on présente nos excuses aux gaulois ?
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