Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

Vous êtes sur un lieu d'échange et de libre expression

Ma photo
Nom :

Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
Visiteurs depuis le 17 novembre 2005:

28 octobre 2008

168 - Daytona: quand la lenteur judiciaire "détonne" avec la précipitation ambiante

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets
Mardi 28 octobre 2008


J'ai entendu ce matin l'édito de Claude Askolovitch sur Europe1. Le sujet:
"La discrimination raciale en France...un problème pas cher payé"

Cette intervention est intéressante car c'est une nouvelle concrétisation du caractère non-évènementiel de ce genre d'actualité. Les politiques sont tranquilles, l'opinion publique ne s'émeut pas d'un tel cas, tout du moins sans aucune comparaison avec le tollé réagissant aux "sifflets de la Marseillaise"... Une nouvelle illustration du racisme institutionnel encore bien entretenu au chaud.

Je vous livre l'enregistrement audio que j'ai fait ainsi que la retranscription écrite telle que publiée sur le site d'Europe.





Marc-Olivier Fogiel: L’édito politique d’Europe 1. Claude Askolovitch bonjour… L’entreprise d’hôtesses qui avait organisé un fichage ethnique de ses collaborateurs a été condamnée hier pour discrimination raciale... Mais l’amende est ridiculement faible !

Claude Askolovitch: Oui Marc-Olivier... On connaît maintenant le prix de la discrimination pour la justice française... ou en tous cas pour le tribunal de Nanterre: 20.000 euros d’amende, dont 15.000 avec sursis!
Daytona -c’est le nom de l’entreprise condamnée - classait ses hôtesses et ses commerciaux en fonction de leurs origines... elle s’engageait à fournir des hôtesses “pure white” je cite... ou “100% française” quand ses clients le lui demandaient... A l’arrivée, 20.000 moins 15.000, il reste 5000 euros net d’amende! Ce n’est pas cher payé! C’est même une invitation à recommencer! Si vous voulez une comparaison, aux Etats-Unis, les procès pour discrimination se chiffrent en millions de dollars...
L’année dernière deux chauffeurs livreurs d’origine libanaise ont reçu 60 millions de dollars, parce qu’ils avaient été traités de terroristes... par leur supérieur!
En 2005, une grande entreprise de restauration, Sodexo, a réussi à éviter un procès en offrant 80 millions de dollars à des employés noirs qui avaient subi des discriminations... et à l’époque, les commentateurs avaient trouvé que Sodexo s’en sortait bien!
On se moque parfois de la justice américaine!
Mais là-bas, le racisme vaut son pesant de dollars. En France, si l’on s’arrête aux tribunaux, le racisme n’est pas un problème!

Marc-Olivier Fogiel: Pourquoi cette indifférence?

Claude Askolovitch: Parce qu’il n’y a pas de volonté politique pour combattre brutalement les discriminations.
La plupart des procès viennent du travail d’un seul homme... il s’appelle Samuel Thomas, il est vice-président de SOS -racisme... et il est très seul dans un pays qui ne fait pas la guerre au racisme! Il attend depuis des années un procès, une sanction exemplaire!
Mais en France, on est dans une culture d’arrangement... On explique aux patrons que ce n’est pas bien de discriminer, on fait des chartes pour la diversité!
Et on trouve toujours des excuses...
Dans l’affaire de Daytona, le tribunal a considéré que l’entreprise était moins coupable, puisqu’elle se contentait de suivre les exigences de ses clients racistes!

Marc-Olivier Fogiel: Donc il aurait fallu poursuivre les clients...

Claude Askolovitch: Le problème, c’est qu’on ne le fait pas toujours! L’année dernière, il y a une exception... La société Garnier et l’entreprise d’intérim Adecco ont été condamnées ensemble pour discrimination... ca leur a coûté 30.000 euros d’amende, là encore, ce n’était pas mortel!
Garnier lançait un produit capillaire, et une filiale d’Adecco avait fourni des hôtesses BBR: Bleu blanc rouge... c’est le nom de code pour dire blanc, français bien de chez nous! Tout le monde connait ce code... et ça continue!
Un dernier élément maintenant... Marc-Olivier... et vous aurez toute l’étendue du problème...
L’affaire Garnier/Adecco est née en 2000, elle a été jugée en 2007; l’affaire Daytona qui a été jugée hier à Nanterre, elle date de 2002 ! La justice est lente en France... on le sait. Mais quand il s’agit de discrimination raciale, elle est très lente! Et les responsables sont trop souvent silencieux...
Quand la Marseillaise est sifflée par des provocateurs au stade de France... on promet des enquêtes rapides et des sanctions exemplaires...
Mais quand des jeunes gens sont fichés en fonction de leurs origines, il y a moins de scandale... Pourtant, entre les fichiers BBR... et la Marseillaise sifflée, il doit bien y avoir un rapport de cause à effet?

Pour une fois, ce n'est pas moi qui le dit! Mais j'acquiesse!

Titophe


Référence: Le site d'Europe 1


Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Libellés : , ,