Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

Vous êtes sur un lieu d'échange et de libre expression

Ma photo
Nom :

Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
Visiteurs depuis le 17 novembre 2005:

24 novembre 2008

172 – Déni et incohérence

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets
Lundi 24 novembre 2008

Une réflexion m’est venue en reprenant dans le billet précédent la citation de Boris Cyrulnik : «Le déni, qu'il soit mental ou physique, est un mécanisme de défense qui permet de moins souffrir en s'adaptant à un réel incohérent.»

Je pense que le déni est généralisé et banalisé lorsqu’il s’agit de racisme dans notre société. Mais notre réel est-il incohérent au point qu’il faille ce déni pour s’y adapter?

C’est l’axe de réflexion qui m’amène à la rédaction de ce billet. Je résumerais cette incohérence par la formule suivante :

«SVP, continuez à être pauvres pour assurer notre opulence !»


N'est-ce pas pour nous qu'ils travaillent?

Comment, en effet, même avec les revenus les plus faibles de notre monde occidental, avons-nous encore un pouvoir d’achat des dizaines, des centaines, voir des milliers de fois plus élevé que dans le reste du monde ?
N’est-ce pas parce qu’un occidental considère normal et légitime de pouvoir acquérir des biens et services nécessitant des dizaines d’hommes (ou femmes ou enfants) pour les produire dans un même laps de temps ?
Que se passerait-il si les revenus s’équilibraient et devenaient équivalents quelque soit l’endroit du monde ? Tout simplement une augmentation explosive des prix des produits manufacturés ! Ainsi, seule la pauvreté de 85% des populations terrestres permet l’opulence des 15% restant. Cette pauvreté est une nécessité vitale !

Pourtant, ces 15% restant sont aussi les plus actifs lorsqu’il s’agit de véhiculer des valeurs morales et humanistes, lorsqu’il s’agit d’émettre des jugements hâtifs sur les raisons de lointaines pauvretés, lorsqu’il s’agit de s’apitoyer sur la violence et l’indécence de la misère humaine.

Voilà l’incohérence : Comment accepter ce déséquilibre criant tout en ne reniant pas ces valeurs « humanistes » ? Seul le déni peut permettre ce tour de force. Le déni de quoi ? Mais le déni que nous acceptons et sommes bien conscients de cette incohérence, le déni que nous en sommes les bénéficiaires (pour encore un certain temps du moins), le déni que nous considérons l’humanité comme hétérogène et hiérarchisée, le déni que nous considérons normal d’être au sommet de cette hiérarchie. Cette certitude de normalité se heurte aux transformations internes de l’occident de plus en plus diversifié, cette normalité c’est le racisme qui perdure comme un réflexe de survie d’une société devenue folle.

Alors oui, on comprend un peu mieux cette haine que nous engendrons.

Titophe



Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Libellés : , , , , ,

06 novembre 2008

171 – Obama : Le temps des questions, et du réveil!

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets
Jeudi 6 novembre 2008


Obama a gagné, il est président des Etats Unis. Mais le caractère évènementiel et historique de cette élection est mondial. Pour la première fois de l’histoire, une personne apparentée aux laissés pour compte de l’humanité s'est hissée au sommet, considéré jusqu’alors comme inatteignable.

Cet évènement crée des attentes. Celles-ci ne seront pas satisfaites par Obama car, encore une fois, il est le président des américains. Point barre.

C’est maintenant au reste du monde de prendre le relais, ou de le laisser filer. L’occident, jusqu’alors défini comme l’ensemble des peuples de l’Europe et de l’Amérique du nord se trouve transformé dans sa symbolique par cet événement. Une partie de cet occident vient de franchir un cap, alors que le reste va maintenant concentrer tous les griefs de cette «haine» dont nous parle Ziegler.

La balle est donc dans le camp Européen, et la France un des épicentres majeurs.

La France n’est pas l’Amérique.
La population française n’a pas la même histoire que la population américaine. Les flux d’immigration sont différents et les liens des français issus de l’immigration avec leurs pays d’origines sont forts. Les noirs américains se contentent d’une politique intérieure plus juste, alors que les noirs français sont très sensibles au rééquilibrage des relations extérieures. Les attentes sont donc non seulement différentes, elles sont encore plus fortes.

Zébu, dans son excellent blog de citations, a posté il y a quelques jours celle-ci de Boris Cyrulnik :
Le déni, qu'il soit mental ou physique, est un mécanisme de défense qui permet de moins souffrir en s'adaptant à un réel incohérent. Mais ce facteur de protection empêche la résilience quand il freine la recherche de sens.

Bien entendu, j’élargis le contexte de l’individu à la société, mais je pense que cela reste vrai. Les laissés pour compte de notre société, descendants de colonisés, issus de pays encore noyés par l’humiliation, sont en attente de résilience. Seul ce mécanisme permettra de sortir du communautarisme sordide d’aujourd’hui. Cette résilience nécessite que le déni de leurs souffrances cesse, que tous nous reconnaissions celle-ci comme un fait indiscutable et sans développer une quelconque culpabilité par cette reconnaissance. Alors, une fois cette reconnaissance effectuée, l’Obama bien de chez nous pourra émerger, la Haine que nous engendrons pourra s’atténuer, les injustices que nous exportons pourront cesser.

…du temps, nous n’en avons plus beaucoup. Obama sera-t-il l’aiguillon nécessaire? Il serait pourtant sage de se réveiller.

Titophe



Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Libellés : , , , ,

05 novembre 2008

170 - YES !

Mercredi 5 novembre 2008
Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

YES! YES! YES! THEY CAN






Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets


Libellés : , ,