Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
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22 décembre 2006

Pouce! C'est Noël!

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Vendredi 22 décembre 2006

Joyeux Noël !

Petite pause de fin d'année. Je tiens à souhaiter de joyeuses fêtes à tous les enfants du monde, quels que soient leurs coutumes, leur continent ou leur religion.












Et puis, je vous encourage à vous déconnecter pour vous reconnecter enfin avec ceux que vous voyez peut-être trop peu souvent... Finalement, pour les fête, la souris c'est au panier!


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18 décembre 2006

86 - Le regard des autres

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Lundi 18 décembre 2006


Quel est le poids du regard des autres dans la réussite personnelle? Se construit-on indépendamment de celui-ci? Peut-il conditionner nos comportements que ce soit de façon positive ou négative? Un regard stéréotypé n'est-il pas la première manifestation du racisme?
Je conçois tout à fait que certains individus à la personnalité forte et affirmée puissent s’affranchir de toute influence négative d’un certain regard, mais cette force n’est-elle pas le résultat d’un autre regard, celui de leurs proches, de ceux qu’ils aiment et qui les ont sans discontinuer encouragés et soutenus?

Le regard en soi peut être une forme de discrimination, sans pour autant être puni par la loi, car cette discrimination ne s’accompagne pas d’actes ou de comportements répréhensibles. Ce regard est engendré par les stéréotypes, dont les méfaits ne sont plus à démontrer, comme l’étude suivante l’illustre très bien.

Certains d’entre nous doivent quotidiennement soutenir ce regard. C’est la présomption de culpabilité, la présomption d’incompétence, ou même la présomption de dangerosité. Bien entendu, il n’est pas celui de 100% des gens, mais d’une majorité incontestablement. Ce regard peut changer, il est vrai, mais souvent au prix de performances incroyables, bien supérieures à celles attendues de n’importe qui n’entrant pas dans les stéréotypes incriminés.

Combien de fois ai-je entendu, de la bouche de nos semblables “visiblement minoritaires” ayant brillamment réussi dans la vie, qu’à chaque étape il leur a fallu toujours faire plus que tout autre, juste pour franchir cette barrière du regard stéréotypé?

Alors, que doit faire notre société? Demander et même exiger que seuls les surdoués, capables de dépasser les performances moyennes, puissent vivre dans la dignité? D’autres voies me semblent plus démocratiques. Il s’agit avant tout de s’attaquer aux stéréotypes, de ne pas les nier ni les minimiser, de les reconnaître, de les assumer, et ensuite de les démonter un par un. C’est une tache citoyenne que chacun peut entreprendre à titre individuel, mais c’est aussi une tache politique qui nécessite courage, talent et leadership. Dans ce fameux débat sur l’insécurité, c’est certainement la seule initiative qui pourrait radicalement changer les choses. Les faux semblants et mesurettes mis en avant par des prétendants soucieux de leur impact électoral avant tout ne sont que des renforcements de ces stéréotypes et ne résulteront que par une aggravation d’une situation explosive. Ce n’est pas sur les bancs du législateur que se trouve la solution, c’est entre les mains de ceux qui allient le courage et l’honnêteté avec de réels talents de leaders et de communicants…



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08 décembre 2006

85 - Pascal Sevran: dérapage ou inconscience?

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Vendredi 8 décembre 2006

"La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique"
C'est par ces mots que l'animateur de service public Pascal Sevran crée l'évènement, relayés par France-Soir. Nous sommes en décembre 2006, comment peut-on ne pas réagir? Je vous laisse seuls juges en mettant à votre disposition la petite vidéo ci-dessous (5mn) qui présente "l'affaire" ainsi que la réaction de l'intéressé sur Europe 1.
Outre les conséquences judiciaires que de tels propos peuvent avoir, espérons le, que penser du message renvoyé au reste du monde par la France? Cette France qui devrait au contraire offrir en exemple sa diversité et toute la richesse liée à celle-ci, est encore à ce jour représentée, sur son média de service public, par ce personnage qui n'a plus rien à y faire. Etes-vous choqués? N'hésitez pas à le dire haut et fort.

Et dire que tout ce tapage va certainement lui permettre de vendre encore plus de bouquins...





Pascal Sevran et la bite des Noirs


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05 décembre 2006

84 - Racisme et violence sont-ils liés?

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Mardi 5 décembre 2006

Peut-on associer systématiquement racisme et violence ? Quelle violence d’ailleurs ? Ce billet est initialement inspiré par les évènements récents dans le milieu des supporters de football qui se sont conclus par la mort d’un jeune homme. Je ne me focaliserai pas sur ce fait d’actualité largement commenté dans la presse, mais plutôt sur les phénomènes émotionnels individuels ainsi que sur l’émulation de groupe qui ont permis un tel aboutissement.

Automne 1990. De retour en France après 2 années passées en Afrique, jeune cadre fraichement embauché, je découvre la vie de bureau dans une PME qui n’échappe pas au rituel de la pause café, et aux discussions largement inspirées par l’actualité du moment. Un mois auparavant, Saddam Hussein a envahi le Koweït et la communauté internationale s’unit et s’organise pour défendre l’indépendance de ce petit pays. Un de mes nouveaux collègues, fortement «chauffé» par le matraquage médiatique traitant de préparatifs militaires, s’excite soudain et lance : «Mais qu’est-ce qu’on attend pour leur balancer une bombe? Le problème serait réglé vite fait bien fait et ils comprendraient tout de suite les limites à ne pas dépasser»

J’avais 25 ans, un peu déboussolé par un retour encore tout frais, et surtout par le sentiment d’avoir pris conscience de l’existence de l’humanité dans toute sa diversité. Mon sang ne fait qu’un tour et je me lance, pauvre de moi, dans un discours visant à rappeler au collègue qu’ils ne sont pas que des soldats et des dictateurs, mais aussi et surtout des enfants, des femmes et des hommes qui n’ont pas choisi leur lieu de naissance. Et puis, dans mon élan, je me permets de lui faire savoir que le «ils» dont il parle est empreint d’un mépris qui n’est pas a son honneur. Bref, je viens de me faire un copain, et il se trouve accessoirement que c’est mon chef… Mon départ quelques années plus tard a été un soulagement pour moi, comme pour lui!

Cette anecdote me semble révélatrice d’une certaine violence engendrée par une dynamique de groupe qui s’appuie sur un sentiment de légitimité. En effet, le collègue en question considère comme acquis la supériorité de l’occident sur le reste du monde (le fameux «ils»). Cette scission dans son esprit va jusqu'à déshumaniser ce «reste» qui peut subir quelques «pertes» sans provoquer le moindre problème de conscience dans son esprit. Heureusement, les choses ne sont pas allées jusqu'à cette échéance tragique, même si elles ont certainement représenté le début d’une rupture plus marquée entre des civilisations humaines.

11 Septembre 2001. L’attentat contre les twin towers massacre plus de 3000 civils et provoque des manifestations d’allégresse dans le monde oriental. N’est-on pas dans le même mécanisme de rejet? Les 11 années écoulées entre ces deux événements ont vu une radicalisation des esprits instrumentalisés par des religieux peu scrupuleux.

Quel lien associe tous ces événements peu élogieux pour l’humanité? Le renforcement de l’esprit communautaire légitime le recours à la violence, que ce soit dans des stades, dans des rues de banlieues françaises, d'Abidjan ou de Gaza, ou dans le coin café d’une PME. Une perte de conscience des valeurs humaines de base associée à une banalisation de l’inégalité des chances nous entraine inexorablement dans une violence de plus en plus présente. N’est-il pas enfin temps de nous interroger tous ensemble sur les mécanismes ayant permis cette dérive et de réagir collectivement et individuellement en faisant appel à la raison, au sens de la responsabilité et au cœur? En occident, les medias portent une lourde responsabilité en privilégiant leurs intérêts économiques alors qu’ils détiennent un pouvoir énorme sur les esprits, encore bien plus important que les politiques. En orient, les religieux sont leur pendant, manipulant des esprits souvent désespérés et prêts à suivre la moindre parcelle d’espoir.

Voltaire a dit : "Plus les hommes seront éclairés et plus ils seront libres"



Je terminerai en citant une anecdote racontée la semaine dernière par Hervé Bourge chez Ruquier. Lors d’une conversation avec Mitterrand, il s’était permis de lui dire qu’en tant que président de France Télévision, il avait plus de pouvoir que lui. Mitterrand n’avait pu qu’acquiescer…




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