Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

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Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
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20 juillet 2006

Vacances!

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Je vais être silencieux jusqu'au 15 aout. Au programme: mer, montagne, voyage en Tunisie et surtout... détente !!!

A bientot! Et bonne vacances à ceux qui ont la chance de pouvoir partir!

13 juillet 2006

55 - Partager le même sentiment national

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Jeudi 13 juillet 2006

Télérama Numéro 2948, une enquête intéressante : «Qu’est-ce qu’être Français?» Je recommande la lecture de ces quelques pages qui observent l’histoire et le présent de nos populations de façon plutôt objective.



La question est bigrement intéressante et aurait déjà du être traitée ici, si j’avais les neurones moins ankylosés.
Dans un souci d’exhaustivité, et parce-que je me sens avant tout citoyen du monde, pourquoi se limiter au sentiment national Français et ne pas tout simplement traiter du sentiment national tout court?

Commençons donc par distinguer 2 types de nations. D’abord celles d’où l’on part, que l’on quitte de façon massive et que l’on appellera nations d’émigration. Ensuite celles qui attirent de façon massive aussi et qui sont les nations d’immigration. Ce schéma simpliste l’est volontairement. La question se pose aujourd’hui car ce flux de population d’un type de nation à l’autre ne s’accompagne pas en parallèle d’un flux de sentiment d’appartenance nationale.

Regardons par la lorgnette «nation réceptrice». Les populations indigènes (finalement on peut dire Français, ca ne change pas grand-chose) ont développé un sentiment national de nature différente au cours des derniers siècles (lire l’article de Télérama) souvent bâti sur une communauté d’ennemis, donc sur une certaine forme de rejet. Ils voient arriver des populations typiques, par leurs différences ethniques et culturelles, de «l’ennemi» sur lequel est partiellement fondé leur sentiment national.
Coté «nation émettrice», les immigrants ont avant tout une bonne raison de quitter leur nation. De façon similaire, ils ont aussi développé un sentiment national mais cela ne suffit pas à les retenir car leur besoin, quasiment toujours économique, les positionne plus bas dans la pyramide de Maslow. Bref, leur objectif est plus de quitter leur point de départ qu’un amour inconsidéré pour leur point d’arrivée.
La résultante de ces 2 regards est ainsi une nation réceptrice qui se métamorphose de fait lorsque l’immigration atteint un certain volume (voir billet sur le speech de JFK). Les autochtones, forts de leur sentiment national initial, cherchent d’abord à retrouver leur passé disparu puis, déçus peut-être, constatent la diminution de leur «patriotisme». Les arrivants, repoussés et exclus développent un sentiment «d’origine» exacerbé qu’ils n’avaient pas au départ et qui, souvent, idéalise leurs racines en occultant les raisons qui les ont poussés à les arracher. Bref, cette nation métamorphosée manque singulièrement d’unité.

Ce constat ainsi maladroitement dressé, que faire pour recréer un réel sentiment national dans cette recomposition? L’objectif est de faire en sorte que chacun, d’où qu’il vienne, se reconnaisse dans cette nouvelle nation de façon unitaire et non communautaire. Il est donc important que cette nation soit matérialisée ou symbolisée par des signes fortement rassembleurs. Mais qu’est-ce qui symbolise le plus une nation si ce n’est sa population et son histoire ? Prenons ces deux facteurs un par un.

La population, fortement hétérogène, doit se rassembler autours de ses points communs qui, lorsqu’on efface un peu les armures de différence, sont les plus nombreux. L’humanité bien que diverse, partage avant tout l'universalité de sa nature humaine. Communiquer et apprendre à se reconnaître derrière le leurre des différences devient une question essentielle pour atteindre cette union. L’ultime aboutissement est que chacun se reconnaisse comme membre du groupe «nation» dans le regard de tous les autres. Cela signifie donc que chacun reconnaisse l’autre comme membre de son propre groupe. L’inclusion annule ainsi le communautarisme.

L’histoire est le terreau du sentiment d’appartenance commune. Comme le disent les historiens, on ne réécrit pas l’histoire. Par contre, on peut choisir dans le marbre du passé les pages constituant le socle d'un avenir meilleur. Celles-ci doivent permettre à chacun de se positionner sans exclusion, sans omission et sans excessive mise en cause de telle ou telle communauté. Point besoin de culpabiliser. Au contraire, placer chacun de manière neutre en simple observateur de ses racines donnera un sens à la situation présente, pourtant si multiple. C’est à la fois le résultat d’une action politique (dans le sens du leadership et de la création d’une vision commune) et d’une action pédagogique.

Bref, pour résumer ce billet un peu confus, notre sentiment national ne sera partagé par tous que si nous savons redéfinir notre nation en fonction de ses réalités et non pas uniquement de ses mythes. Cette convergence de tous vers une abstraction communément partagée permettra une formidable remise en question du racisme par une inclusion qui s’imposera d’elle-même.

Titophe



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07 juillet 2006

54 - Pas d'expulsion cet été?

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Je relaye aujourd'hui un message du Réseau Education Sans Frontières:

CIRCULAIRE DE MR. SARKOZY : une jeune lycéenne piégée!
mercredi 5 juillet 2006.

Les propos de Mr. Klarsfeld, selon lesquels « il n’y aurait pas d’expulsion cet été » nous avaient laissé très sceptiques. La cruelle réalité n’a pas tardé à donner raison à notre méfiance.

AMINATA DIALLO, lycéenne de 19 ans scolarisée à Sarreguemines pendant toute l’année scolaire, est née en France. Après avoir grandi au Mali, elle est revenue en France vivre avec son oncle qui est en situation régulière.

Elle vient de passer le bac. Elle est inscrite à la rentrée pour continuer ses études.

Aminata s’est fait piéger alors qu’elle se rendait à la Préfecture pour demander sa régularisation suite à la circulaire du 13 Juin! Arrêtée en cours de chemin, elle est passée hier après-midi devant le Juge des Libertés. Une dizaine de militants du réseau étaient présents. Elle a été placée en centre de rétention à Strasbourg.Un recours va être fait au tribunal administratif.


  • Pour demander la régularisation de toutes les familles, de tous les jeunes sans papier

  • Pour demander la libération d’Aminata


LE RESF DE MOSELLE APPELLE A UNE MANIFESTATION LE MERCREDI 5 JUILLET A SARREGUEMINES A 15H (rue piétonne).

ENVOYEZ VOS FAX DE PROTESTATION A LA PREFECTURE DE MOSELLE :
03 87 325739
Fax gratuit via internet : http://www.alliancemca.net/fax.html

Une délégation sera reçue à la sous-préfecture à 15H.

D’autre part,

le RESF de MOSELLE APPELLE A UN RASSEMBLEMENT LE JEUDI 6 JUILLET A17H30 devant l’hôtel de ville de Metz

où le Conseil Municipal de Metz doit débattre de la construction d’un centre de rétention à Metz. Nous demanderons que le Conseil Municipal prenne position contre la construction de ce centre


Note personnelle: AMINATA, courage! Notre pays se met aujourd'hui à emprisonner des innocents comme toi, mais tous les habitants de ce pays ne supportent pas cette dérive. Nous sommes heureusement nombreux à refuser une fatalité trop facile.



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06 juillet 2006

53 - Instrumentalisation

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Jeudi 6 juillet 2006

Après avoir longtemps tourné autours du sentiment raciste, de ses origines historiques et culturelles, il me semble intéressant de s’interroger sur l’utilisation que certains font de cette faiblesse dans notre société.
Utilisation, manipulation ou instrumentalisation d’un sentiment ouvertement marginalisé et pourtant silencieusement répandu, le cynisme de certains frise l’irresponsabilité. Le résultat n’est autre que d’entretenir ce mal tout en affichant la volonté contraire. Comment expliquer cette focalisation des prétendants sur l’insécurité et l’immigration? L’objectif est toujours le même, faire le plein de voix quelque en soit le prix.
Pourtant, je reste persuadé que la plupart de ces «leaders» ne partagent pas eux-mêmes ce sentiment. Ils le connaissent et l’utilisent. C’est tout simplement une manipulation de masses très efficace et très pratique dont ils ne souhaitent certainement pas se passer. C’est pourquoi le Tabou a encore la vie dure, car aucun de ceux (ou celles) qui sait parfaitement l’utiliser n’osera le dénoncer.

J’ai intentionnellement mis entre guillemets le mot leader, car la composante éthique a disparu en dénaturant le concept de leadership. Qui aura le courage de refuser la facilité au risque de perdre une course parce qu’il/elle veut rester «propre»? Je ne le/la connais pas, mais je pense que c’est à nous, c’est à dire à celles et ceux qui n’ont rien à perdre, de dénoncer ce «dopage» que représente cette démagogie insupportable. Il est temps de répandre un autre message pour que cette arme se retourne contre ceux qui l’utilisent. Je ferai un parallèle avec le sport en ces temps cyclistes en associant cette manipulation avec la prise de produits dopants par les «héros» du Tour. C’est de la triche. Les cyclistes ne mettent qu'eux-mêmes en danger alors que les tribuns savent que d’autres vont payer pour eux, même si ce sont des enfants.



… A suivre

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03 juillet 2006

52 - Quel est le malaise?

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Lundi 3 juillet 2006

Certains commentaires ces derniers temps laissent à penser que des visiteurs sont dérangés par le sujet, le ton de ce blog, et peut-être bien aussi par l’actualité autours du débat sur l’immigration.
Et encore une fois, ce malaise est palpable par la violence des propos, par le choix du vocabulaire.

Ceci est à la fois intéressant et inquiétant. Intéressant car l’objectif est d’inclure tout le monde dans la réflexion, et notamment celles et ceux qui ne sont pas convaincus au départ. Inquiétant, car les reproches sont souvent virulents et empreints d’une charge émotionnelle surdimensionnée qui en dit long sur l’amplitude du malaise.

En aucun cas, ceci ne peut me décourager, bien entendu. Mais j’avoue être curieux de comprendre certains mécanismes car je reconnais bien volontiers ma surprise. Comment un discours pacifiste peut-il générer une telle violence? De quoi ont-ils peur? Est-ce si difficile que ca de briser les tabous?


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