Racisme et Histoire: Le Tabou

La société Francaise souffre d'amnésie. Elle se refuse à reconnaitre les périodes peu glorieuses de son histoire durant lesquelles l'esclavagisme et le colonialisme ont été justifiés par un racisme institutionnel. Ces périodes sont révolues, mais mal assumées, formant ainsi un bon terreau pour permettre au racisme institué à l'époque de survivre sous d'autres formes.

Vous êtes sur un lieu d'échange et de libre expression

Ma photo
Nom :

Marié a une femme noire depuis bientot 20 ans, père d'enfants metis, je suis de plus en plus inquiet face aux non-dits de notre société occidentale. Admettre et reconnaitre notre histoire dans ses composantes les moins glorieuses serait enfin admettre qu'etre Francais, ce n'est plus seulement etre un descendant des gaulois. Nous pourrions rendre leur dignité a celles et ceux qui se sentent exclus.

Le coin des compteurs
Visiteurs depuis le 17 novembre 2005:

30 novembre 2005

7 - Combat antiraciste : qui s’adresse à qui ?

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Mercredi 30 novembre 2005

Tout est dans le titre. Le message est une chose, encore faut-il l’adresser aux bonnes personnes. De plus, la crédibilité et l’efficacité de la communication seront d’autant meilleures que le message sera généré depuis les bonnes personnes.

Qu’en est-il à ce jour ?
Les associations anti-racistes affichant une notoriété publique sont dirigées par des représentants de la communauté « victime » du racisme (noirs ou arabes en général). Leur audience, que l’on le veuille ou non, est aussi majoritairement une population de même origine.
Je pense que l’efficacité du combat en est extrêmement affectée. Que l’on ne se méprenne pas, loin de moi l’idée que des noirs ou des arabes ne sont pas capables de diriger un mouvement. Mais je pense qu’en tant que tels, ils ont un accès très difficile aux populations « cibles ».

Quelle cible pour cette communication ?
Le message doit s’adresser à la population blanche qui véhicule encore malheureusement un sentiment raciste, conscient ou inconscient. Je ne reviendrai pas sur les manifestations de ce racisme que j’ai décrites dans un précédent billet. Le discours destiné à convaincre est inutile lorsqu’il est adressé aux populations victimes du racisme. Ceux-ci sont déjà convaincus, et depuis leur tout jeune age. Ils n’ont pu, de par leur état, faire le leur du sentiment de condescendance raciste. Le discours est aussi inutile lorsqu’il s’adresse aux populations blanches déjà convaincues (heureusement il y en a !).
Ceci étant posé, comment capter l’attention et l’écoute de cette « majorité silencieuse » ? Il faut faire un peu d’empathie. Il faut comprendre que ces personnes, pour porter attention à un discours, ont besoin :
- Qu’il vienne d’un blanc (c’est cru mais c’est vrai)
- Qu’il ne les culpabilise pas
Alors, et seulement alors, ils seront peut être touchés par ce discours et par effet de rebond ils passeront du mode décrit plus haut a un mode d’écoute plus élargie.

De qui doit venir le discours ?
Je pense que tant que si peu de blancs s’engageront dans ce combat, la cause en souffrira. En effet, c’est le monde blanc qui doit maintenant bouger, changer et surtout faire preuve enfin de générosité. Je ne dis pas que les peuples victimes doivent se désengager, mais plutôt que le combat doit être bipolaire. Qu’il s’agit avant tout d’un exercice long et difficile de communication et qu’en tant que tel il faut choisir les bons acteurs.

En résumé :
Un noir qui se plaint du racisme en s’adressant à un blanc, consciemment ou non raciste, va très vite soit braquer son interlocuteur, soit le culpabiliser. Dans les deux cas, l’objectif de convaincre ne sera pas atteint. A contrario, un blanc s’adressant a ce même blanc va créer plus de curiosité, et surtout va amener l’audience à s’identifier a lui. A partir de cela, il sera beaucoup plus facile a la fois de déculpabiliser les gens et donc de faire passer le message.


Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

29 novembre 2005

6bis - Un texte qui fait mal

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

J'ai trouvé ce texte sur le site d'Alexis. Je l'ai trouvé troublant et souhaitais en faire profiter les lecteurs de ce blog:

- Maman c'est quoi l'amour?
- C'est les sentiments qu'il y a entre papa et moi.
- Maman c'est quoi la vie?
- C'est le moment pendant lequel ton coeur bat.
- Maman c'est quoi l'éternité?
- C'est quelque chose qui ne se fini jamais.
- Maman tu m'aimeras pour l'éternité toi?
- Mais oui, bien sur mon chéri.
- Maman tu crois que je peux vivre à côté de toi pour l'éternité?
- Dans ton coeur tu le peux.
- Mais maman c'est quoi la mort?
- C'est là où mamie dort.
- Et de là bas elle nous aime encore?
- Oui pour toujours.
- Maman quand je serai mort je t'aimerais toujours. Toi aussi?
- Mon chéri, tu a longtemps a vivre avant de mourir alors ne pense pas a ça.
- Mais tu m aimera?
- Oui, toujours
- Maman c'est quand que tu vas mourir?
- Dans pas longtemps.
- Mais pourquoi?
- Parce qu'un vilain monsieur il m'a fait quelque chose de pas bien.
- Qu'est ce qu'il t'a fait?
- Il m'a blessé avec un couteau.
- Pourquoi il a fait ça maman?
- Parce qu'on n'est pas comme lui.
- C'est quoi la différence maman?
- La couleur de la peau.
- Mais maman, je ne comprends pas, la couleur de cheveux n'est pas la même non plus.
- Je sais.
- Et on a tous un coeur, nous sommes pareille puisqu'on a tous un coeur...
- Je sais.
- Et c'est a cause de lui que tu es allongée ici?
- Oui mon ange.
- Mais c'est où ici?
- C'est l'hopital.
- Maman j'ai peur...
- Non, il ne faut pas avoir peur.
- Mais maman je veux pas que tu parte...
- Un jour on se reverra.
- Dans longtemps?
- Je l'espère.
- Pourquoi?
- Car je veux que tu profite de la vie
- Maman je t'aime...
- ...
- Maman ?
- ...
- Maman ?
- ...
- Maman.........


Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

28 novembre 2005

6 - Ghettos, banlieues : Le choc des valeurs

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Lundi 28 novembre 2005

C’est d’actualité. Les banlieues s’enflamment, alors chez les politiques chacun y va de sa bonne intention, de l’idée géniale qui va le plus frapper les esprits, mais sans prendre de risque. Malheureusement, aucun n’a le courage et le culot de toucher du doigt réellement le point sensible. Pourtant, il ne faut pas se méprendre, tous les hommes et femmes politiques savent très bien ce que j’ai dit dans les billets précédents. Ils sont intelligents et informés. Ils ont même étés notifies par les Nations Unies en 2002 de mettre en route des politiques de reconnaissance et de pardon.

Que se passe-t-il dans ces fameuses « banlieues » ?
On a petit a petit regroupé des populations immigrées qui toutes, sans exception, sont issues de peuples ayant subi, dans les décennies et siècles précédents les affres de l’esclavage et du colonialisme. On aurait voulu (sincèrement, je le crois bien volontiers) que ces populations se fondent dans le reste de la société Française au cours des générations successives. Seulement on a fait une erreur suprême, on a oublié d’adapter la société Française afin de pouvoir intégrer ces populations. Finalement, on a supposé que seules les population rentrantes auraient un effort d’adaptation a faire. Je pense qu’on a occulté un facteur de taille : la motivation. En effet, ces populations auraient été en principe prêtes a cette intégration, a condition de le vouloir, de ressentir le besoin de s’intégrer. Que signifie d’ailleurs s’intégrer ? Ma compréhension est qu’il s’agit d’adhérer à un ensemble de valeurs qui fondent une société, une communauté. On pourrait appeler cela une « communauté de pensée ». Malheureusement, tant qu’une société n’a pas ouvertement, bruyamment, largement rejeté ce passé obscur du colonialisme et de l’esclavagisme, alors elle n’a pas rejeté de ses valeurs le racisme qui avait lui-même justifié et légitimé ces pratiques. Ainsi, la société qui voudrait intégrer les nouveaux entrants dans son ensemble de valeurs, demande à cette population de faire sienne la valeur « racisme ». C’est tout simple et pourtant je trouve ceci d’une évidence troublante.

De nombreux contradicteurs m’opposeront la réussite de telle ou telle personne issue de l’immigration. Mais peut-on vraiment parler d’intégration ? N’a-t-on pas finalement affaire à des individus très intelligents qui savent aller au-delà de leurs valeurs pour atteindre leurs objectifs ? Peut-on sincèrement demander à toute une population de rentrer dans la même logique ? Et puis, ces petits génies que l’on monte en épingle ne renferment-ils pas au fond d’eux-mêmes des frustrations ? Je doute qu’ils soient devenus racistes. Ils savent « vivre avec », c’est tout. Mais c’est aussi trop demander a l'ensemble d'une populaion.

Par contre, si enfin notre société accepte de changer, accepte de faire cet effort de reconnaissance, alors les valeurs de notre société seront tout a fait a même de recevoir nos nouveaux compatriotes. Et eux ne demandent que cela ! Les banlieues ne seront plus des ghettos mais des lieus ouverts à l’espérance. C’est cette même espérance qui a conduit ces populations à nous rejoindre, alors…

Je reviendrai certainement dans un prochain billet sur les valeurs, sur les différences de valeurs et surtout sur les valeurs communes. Mon expérience m’a en effet montré que les différences sont minimes. Faire fusionner nos systèmes de valeurs n’est pas impossible, c’est simplement aller les uns vers les autres.



Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

25 novembre 2005

5 - Le temps de la reconnaissance

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Vendredi 25 novembre 2005

Que manque-t-il ? Pourquoi le modèle d’intégration français est-il en panne ? Que demandent tous nos nouveaux compatriotes (pas si nouveaux que ça quand même, la plupart sont nés ici…) ?

J’espère avoir partiellement répondu à ces questions dans mes billets précédents :
- Il manque principalement un signe fort de la France.
- Il faut que tous ces gens aient leur place dans la France d’aujourd’hui, et aussi dans celle d’hier.
- Il faut que la France réserve un passé à tous les Français, sans distinction.
- En définitive, il faut que tout jeune ait un passé qui soit les bases de son avenir.


Ceci étant posé, quel signe fort de la France peut satisfaire une telle demande ?
La France doit définitivement tourner le dos à l’hypocrisie. Elle doit enfin avoir le courage de regarder son histoire dans toute sa vérité. Elle doit ensuite l’accepter. Une fois ce travail fait, alors la France aura construit le socle sur lequel se grefferont tous nos compatriotes sans racines. Cette reconnaissance sera le terreau du nouveau peuple.

Bon, tout ça c’est bien joli, ce sont des mots et ça vole un peut haut. En me relisant, c’est ce que je pense de prime abord. J’imagine que d’autres auront la même réaction.

Soyons donc concrets et pragmatiques. Voici quelques propositions qui peuvent faire bien avancer les choses :
- Ce travail doit venir du plus haut sommet de l’état. En effet, c’est ce qui lui donnera sa légitimité ainsi que son retentissement nécessaire.
- Il faut que le message soit clair, sans ambiguïté et parfaitement ciblé
- La reconnaissance publique de la responsabilité de la France dans des crimes d’esclavages doit être une part non négligeable de son histoire telle qu’enseignée aux enfants
- La reconnaissance publique du colonialisme comme étant un fléau, un envahissement et une spoliation de peuples souverains doit être de même relayée dans les livres d’histoire à sa juste mesure.
- La France doit courageusement demander pardon a tous les peuples qu’elle a opprimés dans son histoire. En reconnaissant aussi que nombre des représentants de ces peuples sont maintenant des Français.
- Tout ce travail de reconnaissance doit être abondamment relayé par les politiques dirigeants, par les medias et par l’enseignement
- En parallèle, il est important de soigner la communication afin de déculpabiliser tous les Français blancs de peau. Ils ne sont nullement responsables de l’histoire de leur pays. Ils seraient simplement responsables de se voiler la face ensuite. Voir pour cela mon billet sur la culpabilité.

Une fois ce travail fait, je suis certain que l’écoute changera, qu’enfin l’opinion publique sera prête à entendre un nouveau discours.
Au medias ensuite de prendre le relais et d’enfin nous parler de la société, de la vraie, dans les émissions justement dites « de société ».

Reconnaitre la période coloniale et aussi la période esclavagiste qui l'a précédée comme des périodes criminelles, voir génocidaires, c'est redonner aux populations immigrées issues de ces sévices le statut de victimes.
Lorsqu'il s'agit de défendre le droit des victimes dans le contexte judiciaire, tout le monde s'accorde à dire que la reconnaissance de leur statut est une etape absolument nécessaire pour qu'elles fassent le deuil du prejudice recu et puissent se reconstruire. Je pense qu'il en va de meme dans les affaires historiques. Nos jeunes issus de populations victimes de l'histoire ne pourront jamais se construire dans un pays qui ne reconnait qu'à demi-mots ses crimes passés.


Alors enfin tous ces gens qui se sentaient exclus vont s’intéresser à cette nouvelle société qui les regarde, qui les accepte enfin et qui s’accepte. Ils vont tout simplement la regarder comme leur société, la ou ils sont chez eux, la ou ils sont bien.

Et vous voulez que je fasse un pari ? Ils oublieront qu’une voiture ça peut brûler…



Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

24 novembre 2005

4bis - un peu de détente

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Une petite blague pour faire une pause

Certains prétendent que cette scène a réellement eu lieu dans un vol de la compagnie British Airways entre Johannesburg et Londres. Peu importe si cela est vrai ou non.

Une femme blanche, d'environ cinquante ans, s'assied à coté d'un monsieur noir. Visiblement perturbée, elle appelle l'hôtesse de l'air....

L'hôtesse : Quel est votre problème, Madame?
La femme blanche : Mais vous ne le voyez donc pas? Vous m'avez placée à coté d'un noir. Je ne supporte pas de rester à cote d'un de ces êtres dégoûtants.Donnez-moi un autre siège, s'il vous plaît!!
L'hôtesse : Calmez-vous madame, presque toutes les places de ce vol sont prises. Je vais voir s'il y a une place disponible.

L'hôtesse s'éloigne et revient quelques minutes plus tard:


Madame,comme je le pensais, il n'y a plus aucune place libre dans la classe économique. J'ai parlé au commandant et il m'a confirmé qu'il n'y a plus de place dans la classe exécutive. Toutefois, nous avons encore une place en première classe. Avant que la dame puisse faire le moindre commentaire, l'hôtesse de l'air continue :
Il est tout à fait inhabituel dans notre compagnie de permettre à une personne de classe économique de s'asseoir en première classe. Mais, vu les circonstances, le commandant trouve qu'il serait scandaleux d'obliger quelqu'un à s'asseoir à coté d'une personne aussi répugnante.
L'hôtesse se tourne vers le monsieur noir et lui dit:
"Donc, Monsieur, si vous le souhaitez, prenez votre bagage à main car un siège vous attend en première classe".

Et tous les passagers autour, qui, choqués, assistaient à la scène, se levèrent et applaudirent..."


Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

22 novembre 2005

4 - La culpabilité en héritage

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Mardi 22 novembre 2005

La question fondamentale du discours antiraciste est de définir l’audience de ce discours. Comme l’objectif est de convaincre celles et ceux qui trainent dans leur esprit des relents de racisme, il est important de capter leur intérêt.
J’ai l’impression qu’une des causes majeure du Tabou entourant ce sujet est justement qu’il n’est pas « vendeur ». Pourquoi ? Tout simplement parce-que les gens n’aiment pas entendre ce qui les dérange, ce qui les met mal a l’aise.

Il faut bien comprendre le malaise d’une personne blanche lorsqu’elle assiste au déballage de toutes les horreurs et cruautés qu’ont commis nos ancêtres depuis plusieurs siècles et ce, jusque très récemment. Cette personne va automatiquement ressentir un sentiment de culpabilité, surtout si elle se trouve en face des descendants des victimes des ces atrocités (esclavage, colonisation, coups tordus postcoloniaux). Cette culpabilité s’accompagne d’un sentiment d’injustice car a titre individuel, la personne ne s’est rendu coupable d’aucun de ces méfaits. C’est là le paradoxe.

Il me paraît ainsi nécessaire de déculpabiliser la population blanche afin de la rendre plus disponible à entendre et surtout à accepter ce passé. Les livres d’histoire reflèteront enfin la vérité le jour ou nous saurons l’accepter sans pour autant nous identifier à ceux qui l’on faite.

Apres tout, le plus simple est de donner des exemples concrets. Aussi vais-je me permettre de parler de moi:
Enfant, j’étais un fan de Tintin et étais capable de réciter par cœur nombre de bulles du livre « Tintin au Congo ». J’ai ensuite voyagé et suis tombé de très haut lorsque j’ai découvert la réalité africaine et le décalage par rapport a l’image que je m’en faisais. La rupture la plus évidente avec mon héritage idéologique a bien entendu été la rencontre avec celle qui devait devenir ma femme. Cela fait bien longtemps maintenant, bientôt 20 ans. Nous avons deux filles. La dernière a dernièrement trouvé chez la Grand-Mère mon vieux Tintin. Et nous l’avons lu ensemble. Inutile de vous dire que son regard n’est pas vraiment celui que j’avais a son âge (7 ans). Je l’ai ainsi lu avec un regard neuf, celui d’un homme que la vie a amené à réfléchir sur les thèmes fondamentaux du respect et de l’égalité de tous les hommes.
Ce livre est l’illustration parfaite de notre héritage de pensée. Pourtant, je n’ai aucune raison de culpabiliser et je ne le fais d’ailleurs pas. Reconnaître être passé par cet état d’esprit ne veut absolument pas dire que l’on n’a pas changé. Au contraire, cela aide beaucoup a aider les autres à parcourir le même cheminement intellectuel.

Ceci dit, et j’en terminerai par-là, l’individu est-il responsable de ses idées ? Ne sont-elles pas uniquement du domaine de l’acquis ? Les classer dans l’innée ne revient-il pas à être soi-même raciste ? En définitive, il ne faut pas culpabiliser à titre individuel ce qui relève d’une culpabilité sociétale. Je suis certain que des sociologues sauraient très bien nous parler de ce type de culpabilité (voir la population allemande depuis la dernière guerre). C’est un appel a celles et ceux, blancs de peau, pour qu’ils sachent qu’ils ne sont coupables de rien et qu’ils peuvent, à ce titre, entendre beaucoup plus de choses qu’ils ne le croient sans être indisposés.

Acceptons notre passé dans toutes ses facettes et nous saurons enfin regarder ceux qui nous ont rejoints et nous accompagnent vers un avenir commun.



Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

21 novembre 2005

3 - Le tabou des médias

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Lundi 21 novembre 2005

J’ai besoin de comprendre à la fois pourquoi les gens ressentent en eux ce sentiment de racisme et surtout comment faire changer cela.
Avant de me livrer a cet exercice, j’aimerais faire une pause qui je le pense peut ensuite s’avérer très utile. En effet, je souhaite traiter du Tabou qui entoure le racisme et ses origines dans les medias, et dans la télévision en particulier. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un Tabou interdisant de mentionner ce fléau et ses manifestations les plus évidentes (voir mon post précédent). Non, il s’agit de ne jamais évoquer les manifestations sous-jacentes de la majorité silencieuse. Il s’agit de ne jamais évoquer les sources du mal, l’histoire de l’esclavagisme et de la colonisation. En gros, ce Tabou est bien plus économique que l’on peut le croire. Je dirais tout simplement qu’il s’agit de ne jamais mettre le téléspectateur mal à l’aise, de ne jamais le culpabiliser.

Pourtant, ce fléau touche une part importante de notre population française. On pourrait a juste titre lui consacrer de nombreuses émissions dites « de société ». Mais pour la gloire de l’audimat, on préfère traiter de sujets que l’on peut très facilement résumer par :
- L’alimentation (boulimie, son contraire et tutti quanti…)
- Le sexe
- Le fric
- La folie (je suis taré, j’ai des tocs, etc…)
Lorsque je dis cela, je suis un peu pessimiste. En effet, la chaîne FranceO (RFO) a diffusé récemment une émission (Noires Mémoires) remarquable. Seulement voila, cette chaîne est regardée principalement par des habitants des DOM-TOMs dont l’état d’esprit n’est pas celui que l’on cherche a scruter et a changer, qui n’ont pas vraiment a être convaincus…

Voila, je pense que ce sujet du Tabou est posé. Il va sans dire que ce sujet en ouvre un autre, celui de la culpabilité. En effet, ce sentiment semble être l’obstacle principal au traitement honnête et ouvert de notre sujet. Cette culpabilité est la racine du Tabou. Nous traiterons donc de ce sujet dans un prochain post.

PS : Pour ceux qui seraient intéressés, j’ai une version numérisée en DivX de l’émission « Noire Mémoire » de FranceO

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

19 novembre 2005

2 - Les manifestations du racisme

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Samedi 19 Novembre 2005

Qu'il soit ressenti par des blancs envers des noirs/arabes/asiatiques ou l'inverse, le racisme se manifeste de facon tres differente. Je vais essayer, dans les quelques lignes qui suivent, de décrire ma vision de ces manifestations sans pour autant chercher a les expliquer pour l'instant. Pour ne pas perdre le lecteur, je m'en tiendrai a parler de noirs lorsqu'il s'agit de non-blanc.

Le racisme des blancs envers les autres
Ce sentiment, héritage des périodes esclavagistes, coloniales et post-coloniales est avant tout un sentiment de condescendence. Le blanc se sent supérieur intellectuellement a tout autre homme ou femme de couleur differente. Ceci bien entendu est manifeste chez les individus ouvertement racistes. On peut alors parler de certains électeurs d'extreme droite ou d'anciens combattants d'Algerie ou d'Indochine. Ceux-ci sont peu nombreux bien que dangereux.
Ce sentiment devient beaucoup plus sournois et pesant lorsqu'il emane de ce que j'appellerai la "majorité silencieuse". Il s'agit d'une partie beaucoup plus importante de la population blanche qui se déclare plutot anti-raciste mais qui pourtant traine en elle des jugements inavoués lourds de sens. En effet, ces memes personnes vont s'auto censurer dans leur langage en parlant plutot de "personnes de couleur ou de blacks" que de "noirs". Pouquoi? Tout simplement parce que ces personnes ont inconsciemment dans l'esprit d'association "noir/mal" ou bien "noir/pas de chance". En gros, ces memes personnes reagissent de facon tres surprenante lorsqu'ils/elles passent de spectateur a acteur. Elaborons ceci d'un peu plus pres: Lorsque leurs idees anti-racistes sont exprimees au sujet d'individus qui sont etrangers a leur vie, ils ressentent leur conviction comme ferme et sincere. Mais des qu'il s'agit d'integrer dans leur vie cette problematique, alors peu campent sur leurs convictions. Prenons deux exemples:
- Un de leurs enfants leur annonce qu'il va epouser une personne noire.
- Dans le cas d'une maladie grave, ils se trouvent dependants des soins prodigués par un chirurgien noir.
Mon experience m'a montré que seuls environ 10% de ces personnes ne changent pas d'idee. Pourquoi? C'est bien la tout l'objectif de ce blog.


Le racisme des noirs envers les blancs
Tres different, ce sentiment existe aussi. Ayant vécu plusieurs années en Afrique noire, je l'ai subi et peu en parler meme si je pense qu'il s'agit d'un faux problème.
En effet, ce racisme est un sentiment de revanche plus qu'une conviction profonde de superiorité raciale. C'est le sentiment d'appartenance a un peuple humilié. Je ne m'epancherai pas sur ce dernier, car etant blanc, je prefere laisser des personnes noires s'exprimer si elles le desirent.

Voila, j'en ai terminé pour aujourd'hui. Il faudra bien entendu partir de ce constat pour se poser plusieurs fois la question "pourquoi?" avant je l'espere d'arriver aux racines de ce mal dont je veux epargner mes enfants, et bien entendu d'ébaucher quelques propositions.

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

17 novembre 2005

1 - Pourquoi ce blog?

Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

Mercredi 16 Novembre 2005:

Voici en quelques lignes mes objectifs, sachant que ce blog doit, par l'echange et la mutualisation des reflexions, aider a elaborer une liste plus complete et plus concrete.

Pere d'enfants metis, blanc, donc marié à une femme noire, je suis confronté depuis maintenant 17 ans au problème du racisme et au tabou qui l'entoure. L'hypocrisie de cette situation, bien que criante, m'a amené a poursuivre des reflexions que je souhaite partager pour pouvoir les exprimer. De plus, si cet espace peut contribuer (a son echelle, bien entendu) a mettre en commun un embryon de communication a ce sujet, alors j'aurai quand meme pu faire quelque chose pour mes descendants.

Voila, la porte est ouverte et j'attends avec impatience celles et ceux qui s'exprimeront et alimenteront l'echange


Revenir à la page principale --- Sommaire de tous les billets

16 novembre 2005

Histoire et Vérité - Sommaire

Revenir à la page principale
Dernière mise à jour: 28 janvier 2009

SOMMAIRE DE TOUS LES BILLETS
Cette page est mise à jour à chaque publication d'un nouveau billet. Vous pouvez laisser un commentaire sur n'importe quel article, ceux-ci n'ont pas de lien direct avec l'actualité en général. Je suis notifié par email à chacune de vos intervention et vous répondrai par un commentaire sur le même billet le plus rapidemment possible. A vos claviers! Amicalement, Titophe






Ce blog a pour objectif de contribuer très modestement à ce que notre pays prenne conscience du racisme sournois et silencieux qui habite nos esprits afin qu'il les quitte à tout jamais. Une des causes de ce racisme se trouve dans notre passé mal assumé. Sur ce blog, je propose de recueillir les temoignages de celles et ceux qui souhaitent contribuer à une reconnaissance historique, publique, ouverte et honnête du passé esclavagiste et colonial de la France et plus largement du monde occidental.

Ce blog n'est pas un espace d'expression pour la haine, la rancune et la culpabilité facile.

Après 17 ans de vie commune, nous fêterons demain nos 15 ans de mariage. Je souhaite offrir à celle dont je ne saurais me passer ces réflexions toutes inspirées par l'amour que je lui porte.



Merci!


Site inscrit sur Booster Blog


Revenir à la page principale